Lancement Windows chausse les PalmLe prochain Treo, un ordinateur de poche-téléphone, sera équipé par Microsoft.C'est un peu comme si Peugeot adoptait un moteur Renault. Ou, pire pour les fans d'Apple, comme si la marque à la pomme annonçait un nouveau modèle avec Windows, le logiciel de Microsoft. Précisément, c'est ce qui arrive à Palm, le pionnier des ordinateurs de poche. Lui qui a longtemps concurrencé la firme de Bill Gates avec un système d'exploitation (logiciel à la base du fonctionnement d'un ordinateur) plus souple, plus fiable et plus rapide, voilà qu'il annonce un nouveau modèle fonctionnant avec Windows.L'accord, qui doit être officialisé lundi matin à San Francisco, en présence de Bill Gates, marque un tournant dans un secteur qui, voici encore quelques années, semblait pouvoir échapper à Microsoft. C'est que, depuis les premiers Palm, limités à des fonctions d'agenda, de carnet d'adresse et de bloc-notes, les modèles ont évolué. La bagarre, aujourd'hui, porte sur des appareils fusionnant ces fonctions avec traitement de texte, tableur, courrier électronique et téléphonie. Et Palm se retrouve désormais non seulement face à des constructeurs informatiques (comme Hewlett-Packard), ayant adopté Windows Mobile, mais aussi face à des fabricants de téléphones portables (comme Nokia).Très longtemps numéro un du secteur, la firme américaine pâtit aujourd'hui de son système d'exploitation. En 2003, elle s'est scindée en deux, séparant sa division logiciels (PalmSource) pour lui permettre de passer des accords avec d'autres fabricants. Sony, son principal client, a bien lancé plusieurs modèles mais a décidé d'y renoncer en 2004. Au début du mois, PalmSource a été racheté par Access, une entreprise japonaise produisant des logiciels pour téléphones portables.Aujourd'hui, donc, même Palm (ordinateurs de poche) renonce à Palm (logiciels) pour l'un des modèles de sa gamme, l'agenda-téléphone-navigateur Internet Treo. Il faut dire qu'entre temps, Microsoft a fortement amélioré son produit Windows Mobile et réussi à séduire les entreprises, déjà adeptes de ses logiciels sur les ordinateurs de bureau.La nouvelle alliance Palm-Microsoft a pour objectif de freiner les ardeurs de leur principal concurrent, le canadien Research In Motion qui carbure avec son Blackberry. Pour Microsoft, c'est une étape décisive. Pour Palm, en revanche, le pari est plus risqué. S'il espère augmenter les ventes de ses appareils, il inflige un camouflet à son ancienne division logiciels, qui fit son succès à l'origine.
