Record Voile, Record de traversée du Pacifique d'Est en Ouest Emmanuel Quintin, Sport24.com A bord de leur maxi-trimaran, Geronimo, Olivier de Kersauson et ses équipiers ont battu ce jeudi le record de la traversée de l'Océan Pacifique nord d'Est en Ouest. Un exploit de plus pour «l'Amiral» qui envisage maintenant de battre le record en sens inverse. Fossett rayé des tablettes «C'est la place de la Concorde ici. Il fait nuit, il y a de la brume et des cargos partout, à 200 mètres l'un de l'autre. Et nous n'avons pas de frein ! Nous avons réussi à tirer notre épingle de ce jeu complexe, mais c'était chaud. Nous sommes doublement heureux de toucher terre.» Après 14 jours, 22 heures, 40 minutes et 41 secondes de mer, Olivier de Kersauson pouvait savourer son nouvel exploit. «L'Amiral» et son équipage de 10 marins ont signé le record de la traversée du Pacifique d'Est en Ouest en équipage, battant de plus de 4 jours la précédente marque de référence détenue par le milliardaire américain Steve Fossett (19 j, 15h, 18 mn et 9s en 1996). Parti le 12 avril dernier de San Francisco, le maxi-trimaran du skipper français devait arriver avant mardi à Yokohama pour s'approprier le nouveau record. Pari réussi et record pulvérisé puisque Geronimo a coupé la ligne d'arrivée ce jeudi, en milieu d'après-midi en France, en soirée dans le port japonais, après 4482 milles de traversée entre les deux côtes est et ouest du Pacifique. Une fin de course difficile Si la première partie de la course avait été très rapide, «l'Amiral» et ses hommes ont ensuite connu des moments plus difficiles à mesure qu'ils approchaient des côtes japonaises. Les petites dépressions faisant souvent place à des moments d'accalmie, avec des vents très faibles, la vigilance devait être extrême afin de s'adapter aux conditions météo changeantes. «Les derniers 1000 milles ont été d'une violence incroyable», avançait même Olivier de Kersauson avant de revenir plus largement sur ses, presque, quinze jours de mer : «La traversée a été magnifique, tout est excessif, les situations météo basculent à une vitesse folle, c'est harassant et passionnant, en dehors de la dernière partie qui était surtout exaspérante. En fait, il faut un peu fonctionner à l'ancienne, le plus vite possible, par la route la moins longue. On est loin de la stratégie dans ces zones. C'est intéressant sur le plan maritime parce que je n'avais jamais connu des conditions aussi versatiles et exigeantes.» Insatiable Kersauson Le marin brestois et ses hommes vont désormais pouvoir savourer leur nouveau record et recharger un peu les batteries. Pas trop longtemps cependant puisque Kersauson, boulimique de records (il a détenu déjà deux fois le Trophée Jules Verne, record de vitesse autour du monde en équipage), entend s'attaquer dès la fin mai à la traversée en sens inverse. Depuis août 1998, le record d'Ouest en Est appartient à Bruno Peyron. Un nouveau challenge pour l'ancien second d'Eric Tabarly sur Pen Duick qui, à 61 ans, a toujours mille projets en tête. «Aujourd'hui, je ne serai pas capable de faire un bateau qui soit mieux que celui-ci. S'il avait été construit pour un autre, je ferais la gueule. Ce bonheur est similaire aux joies fortes de l'enfance. Je vis une période magnifique de ma vie», déclarait-il l'an dernier. Une période sans doute encore plus belle avec ce nouveau record.