Visite Vladimir Poutine débute sa tournée au Proche-Orient Le président russe, Vladimir Poutine, est arrivé, mardi soir, au Caire pour la première visite en Egypte d'un chef d'Etat russe en près de quarante ans, destinée à renforcer les liens avec le monde arabe et à développer la coopération économique et régionale. M. Poutine est arrivé au Caire en début de soirée et a aussitôt été accueilli par le président égyptien, Hosni Moubarak, allié de Moscou de longue date, au palais Abdine, au cœur du Caire, où leur entretien en tête à tête a été suivi d'un dîner en l'honneur du président russe et des membres de sa délégation. "Des consultations sont en cours sur la création d'une zone de libre-échange et d'autres accords de coopération", a indiqué à la presse le porte-parole du président Moubarak, Souleimane Awad, à l'issue de ce premier contact entre les deux dirigeants. "Il y a un désir commun des deux parties de promouvoir les relations bilatérales dans différents domaines", a-t-il ajouté. Cette visite en Egypte ouvre une tournée régionale du président russe qui le conduira ensuite en Israël, les 27 et 28 avril, et dans les territoires palestiniens, le 29 avril. "Il s'agit de la première visite d'un dirigeant du plus haut niveau en Egypte en quarante ans et ce qui est surtout important, c'est le premier déplacement du président russe dans le monde arabe", avait souligné, lundi, le conseiller diplomatique du Kremlin, Sergueï Prikhodko. RÉAFFIRMER LE RÔLE DE LA RUSSIE Cette visite est destinée à réaffirmer le rôle de la Russie au Proche-Orient, où Moscou a nettement cédé du terrain aux Etats-Unis. La Russie est l'un des quatre parrains, avec les Etats-Unis, l'Union européenne et l'ONU, de la "feuille de route", le dernier en date des plans de paix entre Israël et les Palestiniens, qui est actuellement gelé. L'Egypte, jadis principal allié "à orientation socialiste" de l'Union soviétique dans la région, touche aujourd'hui d'importantes subventions américaines. Après son arrivée au pouvoir en 1981, M. Moubarak a annulé les sanctions à l'égard de la Russie introduites par le président Anouar Sadate, qui avait pris quelques années auparavant l'initiative de renvoyer en masse les conseillers militaires soviétiques. Les entretiens entre les deux chefs d'Etat se poursuivront, mercredi 27 avril, et porteront notamment sur le soutien de l'Egypte à l'entrée de Moscou à l'Organisation mondiale du commerce et sur de possibles ventes d'armes russes à l'Egypte. Selon M. Prikhodko, l'Egypte s'intéresse "au matériel d'aviation, aux systèmes de missiles et de défense antiaériennes" et des négociations sur la vente de ces systèmes sont en cours. M. Poutine doit également parler avec le ministre du tourisme égyptien, l'Egypte ayant accueilli selon lui "650 000 touristes russes en 2004, soit 300 millions de dollars d'apport au budget de l'Egypte". Des sujets économiques seront également abordés. Les échanges commerciaux entre les deux pays ont doublé en 2004 pour atteindre 834 millions de dollars, selon le Kremlin. L'Egypte, qui a l'ambition de devenir un grand exportateur du gaz, compte surtout sur les technologies russes pour faire avancer son industrie, selon l'ambassadeur d'Egypte à Moscou, Raouf Saad. Sur le plan international, MM. Poutine et Moubarak discuteront du règlement au Proche-Orient. Le président russe sera notamment accompagné par le ministre des affaires étrangères, Sergueï Lavrov, et le président de la chambre de commerce Evgueni Primakov, ancien ministre des affaires étrangères et grand spécialiste du monde arabe. Le président russe doit également rencontrer, mercredi 27 avril, le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, et le président du Parlement, Ahmed Fathi Sorour, qui préside l'association d'amitié Russie-Egypte. C'est la première fois depuis la création de la Ligue arabe, il y a soixante ans, qu'un chef d'Etat russe se rend au siège de cette organisation.