Prix Visa d'or au photoreporter Shaul Schwarz La semaine professionnelle du 18e festival Visa pour l'image, consacré au photojournalisme, s'est terminée samedi 9 septembre, à Perpignan. Alors qu'il était absent des expositions, le récent conflit au Liban s'est invité en force ce dernier jour, à travers un débat animé et une soirée de projection. Au Palais des congrès, Stanley Greene, Bruno Stevens, Noël Quidu et Tyler Hicks ont raconté aux spectateurs leur expérience sur le terrain : difficulté d'accès aux lieux à cause des bombardements, invisibilité des combattants du Hezbollah, découverte d'armes prohibées par les conventions internationales... Ils sont aussi revenus, en les rejetant, sur les accusations de manipulation généralisée des images, lancées par des blogs pro-israéliens. Ces derniers se fondaient entre autres sur la découverte de photographies de Beyrouth "retraitées" grâce à un logiciel par Adnan Hajj, photographe de l'agence Reuters. Le journaliste a depuis été congédié et toutes ses photos retirées des archives de l'agence. La soirée de projection a aussi fait une bonne place au conflit, en présentant les images ramenées par différents photographes, dont la plupart montrent des victimes libanaises de bombardements. Pour Jérôme Sessini, qui a couvert la guerre pour Le Monde, "c'était un conflit frustrant, résume-t-il, une guerre sans combattants". LA MORT DE LEUR PROCHE Côté prix, le jury a couronné le reportage de l'Israélien Shaul Schwarz (Getty Images) avec un Visa d'or catégorie news pour son reportage sur l'évacuation des colons de la bande de Gaza. Le Visa d'or magazine est allé au travail de Todd Heisler (Polaris/Deadline) réalisé pour le Rocky Mountain News : le photographe a suivi pendant près d'une année le major Steve Beck, chargé d'annoncer aux familles la mort de leur proche, tué en Afghanistan ou en Irak. Dans la catégorie presse quotidienne, c'est le photographe espagnol indépendant Sergio Caro qui a reçu le Visa d'or pour son travail sur l'immigration africaine en Europe. Véronique de Viguerie (World Picture Network) a reçu le prix Canon de la femme photojournaliste pour son travail sur l'Afghanistan, Tomas van Houtryve a été récompensé du prix du Jeune Reporter de la ville de Perpignan après avoir suivi la guérilla maoïste au Népal, tandis que Hazel Thompson (Eyevine) a remporté le grand prix Care international du reportage humanitaire pour son reportage sur le travail des enfants dans les prisons aux Philippines. Les expositions du festival Visa pour l'image, gratuites, sont visibles jusqu'au dimanche 17 septembre à Perpignan.