Manifestation Violentes manifestations au Kirghizistan Les opposants dénoncent les fraudes lors des législatives. Les manifestations qui agitent le Kirghizistan depuis les législatives du 27 février et du 13 mars ont pris ce week-end un tour violent dans le sud du pays. Dimanche, à Djalal-Abad, des manifestants ont mis le feu au siège local de la police pour libérer certains des leurs qui avaient été arrêtés un peu plus tôt. Quelque 2 000 personnes, armées de bâtons, de pierres et de cocktails Molotov ont réussi à forcer le périmètre de sécurité en se servant d'un autobus comme bélier. Environ 10 000 manifestants ont ensuite repris d'assaut les bureaux du gouverneur régional, dont ils avaient été chassés dans la nuit. Aux fenêtres, les occupants ont accroché des bannières demandant la démission du président Askar Akaïev. A Och, grande ville du Sud, où les manifestants ont également été délogés du siège du gouverneur dans la nuit de samedi à dimanche, l'état-major du Mouvement populaire (opposition) affirme que l'assaut des forces de police a fait des blessés, dont quatre seraient décédés à l'hôpital. Il y aurait également des morts parmi les policiers. Très impopulaire, le président Askar Akaïev a malgré tout réussi, à force de pressions et de fraudes, à faire pratiquement disparaître l'opposition du nouveau Parlement. Mais la contestation s'amplifie depuis les élections, surtout dans le Sud. «Nous allons élire des autorités populaires et nous remonterons vers le Nord», où se trouve la capitale Bichkek, a déjà prévenu l'ancienne diplomate et leader du parti d'opposition La Patrie, Roza Otounbaïeva. L'opposition kirghize, qui reçoit un important soutien américain, souhaitait rééditer à Bichkek une révolution pacifique sur le modèle de celles qui ont eu lieu en Géorgie et en Ukraine.