Catastrophe Violent tremblement de terre dans la région de TokyoTokyo a été secouée samedi par son plus fort tremblement de terre depuis 1992, qui n'a fait que quelques blessés légers et dégâts matériels mais a rappelé la menace du "big one", le méga-séisme susceptible de survenir à tout moment et faire des milliers de morts.La secousse, d'une magnitude de 6 sur l'échelle ouverte de Richter, s'est produite à 16 h35 (07 h 35 GMT) à 73 km sous terre dans la préfecture de Chiba, dans la proche banlieue est de Tokyo, selon des chiffres révisés communiqués par l'Agence météorologique nationale. Aucune alerte au tsunami n'a été lancée.Le séisme a été longuement ressenti dans la capitale : des dizaines de personnes sont restées coincées dans des ascenseurs, plusieurs incendies mineurs ont éclaté dans des domiciles, une grue s'est effondrée sur le toit d'un immeuble et des objets ont chuté dans de nombreuses maisons.Plusieurs heures après la secousse, les rues retentissaient encore des sirènes des véhicules d'urgence.Une vingtaine de blessés légers ont été recensés, selon les médias nippons et les services de secours. Il s'agit essentiellement de coupures et de brûlures. Aucun dégât matériel majeur n'a été signalé, la plupart des grands immeubles de la capitale étant conçus pour résister à des séismes beaucoup plus violents.Mais le service a été longuement interrompu dans le métro et sur les lignes de trains de banlieue, à une heure où des centaines de milliers de personnes se trouvaient hors de chez elles pour effectuer leurs courses du week-end. Les deux aéroports de Tokyo ont fermé par précaution pendant quelques minutes, avant de rouvrir. Le service a également été brièvement suspendu sur la ligne de train à grande vitesse Shinkansen reliant Tokyo à Shizuoka (nord).Selon l'Agence météorologique, la secousse a atteint à Tokyo le degré "5 supérieur" sur l'échelle sismique japonaise qui compte sept degrés. En se basant sur cette échelle, il s'agit du plus puissant tremblement de terre dans la capitale nippone depuis février 1992.Au degré "cinq supérieur", une personne est pratiquement incapable de marcher et un appareil de télévision peut se renverser.En avril dernier, une secousse avait atteint la magnitude de 6,1 sur l'échelle de Richter dans la préfecture de Chiba, mais elle avait été moins fortement ressentie à Tokyo que celle de samedi.MISE EN GARDE CONTRE D'ÉVENTUELLES RÉPLIQUESLes autorités ont mis en garde la population contre d'éventuelles répliques qui pourraient se produire dans les prochains jours. Le bureau du premier ministre a mis en place une cellule de crise pour évaluer la situation.Ce tremblement de terre a rappelé une fois de plus aux Tokyoïtes la menace constante du "big one", le méga-séisme meurtrier d'une magnitude de 7 ou plus sur l'échelle de Richter. Selon les spécialistes, cette catastrophe a 70% de se produire à Tokyo dans les trente prochaines années. Si un séisme de magnitude 6,9 secouait l'agglomération de Tokyo, qui compte 12,5 millions d'habitants, le bilan des pertes humaines pourrait atteindre 13 000 morts et plus de 800 000 maisons et immeubles s'écrouleraient, selon un rapport gouvernemental rendu public en décembre dernier. Le tremblement de terre le plus meurtrier de l'histoire du Japon, d'une magnitude de 7,9 sur l'échelle de Richter, avait fait 142 807 morts et disparus à Tokyo le 1er septembre 1923.Le Japon est à la jonction de quatre plaques tectoniques, subissant des milliers de secousses chaque année, et ses habitants sont en permanence invités par les autorités à se préparer pour le "big one". Le séisme de samedi est d'ailleurs survenu au moment même où 25 000 personnes prenaient part à un vaste exercice anti-tsunami dans l'ouest du pays.
