Fait divers Violence / Un jeune de 18 ans poignardé Rixe mortelle entre bandes aux Champs-Elysées La bataille rangée a éclaté au beau milieu des illuminations de Noël, dans le flot des touristes arpentant l'avenue des Champs-Élysées. Au terme d'une dizaine de minutes d'une rixe violente, un jeune homme a été retrouvé inerte dimanche soir, poignardé et frappé à mort. Né en janvier 1986 et originaire de Carrières-sous-Poissy (Yvelines), Zaccharia Babamou était accompagné de son frère et d'un groupe d'amis. Vers 21 heures, pour une obscure raison, la victime aurait été invectivée par une bande de trois ou quatre inconnus, à hauteur du square Marigny. Isolé à cet instant, le jeune homme a alors couru vers le Rond-Point des Champs-Élysées pour trouver refuge auprès de ses amis prêts à en découdre. Les deux bandes rivales, chacune formée d'une dizaine de personnes, se sont affrontées à proximité du restaurant le Matignon. Selon les premiers éléments de l'enquête confiée à la brigade criminelle, les protagonistes ne se connaissaient pas et leur rencontre semblait fortuite. Dans la plus extrême confusion, Zaccharia a reçu un coup de couteau dans le dos et un coup de barre de fer sur la tête. Les sapeurs-pompiers n'ont pu sauver le jeune homme, décédé une heure plus tard. Les premières conclusions de l'autopsie, pratiquée hier en fin de matinée, ont conclu à une perforation pulmonaire. De leur côté, les effectifs de la police urbaine de proximité (PUP) ont appréhendé sur place une demi-douzaine de jeunes de Carrières-sous-Poissy proches de la victime. Cinq autres, originaires eux aussi de cette commune, ont été interpellées le long de l'avenue des Champs-Élysées. Particulièrement excités par l'échauffourée du Rond-Point, ils venaient de s'en prendre à l'agent de sécurité d'un magasin, puis à un passant. Disposant d'une description de certains membres de la bande ayant mortellement agressé Zaccharia, les fonctionnaires ont en outre arrêté quatre personnes, originaires de la cité des Indes de Sartrouville, à la station Etoile du RER. Au total, quatorze interpellés ont été retenus dans le commissariat du VIIIe arrondissement avant d'être mises à disposition dans la nuit au 36, quai des Orfèvres. Entendus en qualité de témoins, ils ont tous été relâchés par la brigade criminelle. Le secteur des Champs-Élysées, situé à deux pas du ministère de l'Intérieur et de l'Élysée, est considéré comme l'un des secteurs les plus sûrs de la capitale. Au nom d'un principe de «tolérance zéro», la police urbaine de proximité y déploie en permanence de nombreuses patrouilles pédestres mais aussi des dizaines d'hommes issus des brigades anticriminalité (BAC) ainsi qu'une partie de la nouvelle compagnie de sécurisation regroupant 210 techniciens de l'ordre. Ce maillage très réactif, encore monté en puissance à l'approche des fêtes, a permis dimanche que la bagarre ne vire pas à l'émeute. Quarante-huit heures auparavant, un vigile du Pink Paradise, établissement de strip-tease haut de gamme installé dans le même quartier, a été blessé par balle sans qu'aucun lien ne puisse être esquissé avec la rixe du Rond-Point.
