Annonce Villepin entend mener la bataille pour l'emploi avec pragmatismeDominique de Villepin, nommé premier ministre mardi 31 mai, était l'invité, mercredi 1er juin, du journal de 20 heures de TF1. Dès le début de son intervention, il a énuméré "les inquiétudes des Français", notamment face aux délocalisations, mais aussi évoqué leur "impatience à être mieux protégé et à exprimer davantage leur énergie". Il a entendu "les réconcilier par l'action et le résultat". Interrogé sur la question du chômage, l'une des principales préoccupations des Français, il a déclaré que "nous n'avons pas tout tenté contre le chômage" et répété, comme le président Jacques Chirac mardi soir, que la "la bataille pour l'emploi va constituer la priorité de ce gouvernement". "J'entends la mener personnellement", a-t-il déclaré. Pour lui, "il faut lever les obstacles et les difficultés, tant du côté des entreprises que des demandeurs d'emploi".Il a répété à plusieurs reprises qu'il entendait agir "avec pragmatisme, dans un esprit de dialogue social", mais aussi "agir vite". Il a estimé que,"dans ces circonstances difficiles" , il y a "une exigence de rassemblement", reprenant là-encore un des thèmes-clés de l'allocution télévisée du président de la République, la veille. "Il faut donner une chance à chacun, et aussi donner des possibilités à tous ceux qui veulent entreprendre", a-t-il résumé, tout en fixant pour troisième priorité de "mieux préparer l'avenir", par la recherche, l'innovation et l'éducation."MA LÉGITIMITÉ, C'EST LA MISSION" Pressé par Patrick Poivre d'Arvor, le présentateur du journal de TF1, de préciser ses projets concernant le chômage et d'indiquer si'l entendait conserver le modèle français ou s'inspirer d'expériences étrangères, le nouveau premier ministre est resté assez vague sur le contenu : "pragmatisme", "tout tenter dans le respect du modèle social." Le fait qu'il n'ai jamais été élu au suffrage universel ne nuit-il pas à sa légitimité, a demandé le journaliste ? "Ma légitimité, c'est la mission", a-t-il répondu, tout en mettant en avant sa "connaissance des impatiences et des attentes des Français". Il a aussi promis de rendre compte "très régulièrement" des actions de son gouvernement, et même de "dresser un bilan chaque mois".Interrogé sur sa cohabitation prochaine avec son rival Nicolas Sarkozy, appelé par Jacques Chirac à devenir le numéro 2 du gouvernement, il a répondu :"quand c'est difficile, tout est possible". "Nous sommes rassemblés sur un projet, et je me réjouis de pouvoir compter sur son talent. C'est vrai, nous sommes opposés, mais nous n'avons qu'un objectif, marquer des buts ensembles", a-t-il déclaré."PRAGMATISME, DÉTERMINATION, AMBITION" Patrick Poivre d'Arvor a ensuite rappelé l'interdiction par le président, le 14 juillet 2004, de cumuler un ministère et une présidence de parti. Une interdiction levée mardi concernant sa cible, Nicolas Sarkozy, qui pourra désormais être le numéro deux du gouvernement tout en conservant la présidence de l'UMP. Dominique de Villepin a esquivé, rejetant "les querelles de personnes", et répétant que la seule ambition du gouvernement serait de "servir la France". "Notre majorité, nous la voulons unie", a-t-il déclaré. "Pragmatisme, détermination, ambition pour notre pays", c'est par ces trois mots que le nouveau premier ministre a tenté de définir l'action du futur gouvernement. Interrogé sur la composition de celui-ci, il a déclaré qu'elle serait annoncée "d'ici vendredi", et que son équipe gouvernementale serait plus resserrée que celle de Jean-Pierre Raffarin. "C'est plus facile pour agir", a-t-il conclu.
