Élection Victoire des ex-rebelles du FDD au BurundiL'ex-rébellion des Forces pour la défense de la démocratie (FDD), issue de la majorité hutue, a remporté les élections législatives de lundi au Burundi, selon les résultats de l'ONU obtenus mardi 5 juillet et qui portent sur la totalité des bulletins dépouillés. La branche politique des FDD, le Conseil national pour la défense de la démocratie (CNDD), arrive très largement en tête avec 58,23 % des suffrages exprimés, selon un document de l'Opération de l'ONU au Burundi (ONUB) dont l'AFP a obtenu une copie.Le CNDD-FDD est suivi par le parti présidentiel du Front pour la défense de la démocratie (Frodebu, hutu) avec 22,33 % des voix, et de l'Union pour le progrès national (Uprona, tutsi) avec 7,3 %. Le Frodebu avait remporté avec plus de 80 % des voix les dernières législatives, organisées en 1993. A cette époque, le CNDD-FDD n'existait pas.Le taux de participation lundi était de 73,78 % contre 80 % lors des précédentes élections, les communales du 3 juin.Il revient encore à la Commission électorale nationale indépendante (CÉNI) d'annoncer officiellement les résultats des législatives de lundi.Aucune projection en sièges n'était disponible dans l'immédiat. Cependant, cinq partis, sur une trentaine de formations en lice, sont assurés d'avoir des députés, selon l'ONUB, car seuls les partis qui obtiennent plus de 2 % des suffrages sont représentés à l'Assemblée nationale.Les résultats des législatives sont presque les mêmes que ceux des dernières élections communales.Le Frodebu enregistre une défaite sans appel. Dans la province Kayanza, dont est originaire le président actuel Domitien Ndayizeye, le Frodebu a obtenu lundi 12,2 % des voix, contre 73,2 % pour le CNDD-FDD, selon l'ONUB.ÉLECTION PRÉSIDENTIELLELes législatives sont capitales car elles donnent le ton de l'élection présidentielle du 19 août : les députés forment plus des deux-tiers des grands électeurs qui vont élire le chef de l'Etat.Le candidat du CNDD-FDD à la présidence devrait donc logiquement l'emporter, car le CNDD-FDD est assuré d'avoir la majorité au Sénat.Les législatives se sont déroulées au scrutin proportionnel de liste. Chaque liste devait présenter au moins un tiers de candidats de l'une des deux ethnies (hutue et tutsie). Selon la nouvelle Constitution adoptée en février par référendum, l'Assemblée nationale doit compter 60 % de Hutus et 40 % de Tutsis. Ces deux ethnies représentent respectivement 85% et 14% de la population du Burundi, petit pays d'Afrique centrale dont l'histoire contemporaine est jalonnée de massacres interethniques. Dans le cas où les quotas ne seraient pas respectés à l'issue du vote, la Céni cooptera des députés parmi les partis qui ont obtenu au moins 5 % des suffrages, soit le CNDD-FDD, le Frodebu et l'Uprona.Le Burundi tente de sortir de 12 ans de guerre civile. Un seul groupe rebelle, contre sept au plus fort de la guerre, continue de se battre.Les élections générales, prévues dans l'accord de paix d'Arusha signé en 2000 mais qui se met très lentement en place, doivent permettre au Burundi de se doter d'institutions dont les membres sont élus, et non plus nommés, comme c'est le cas depuis 1993.
