Scandale Vends "mèche de cheveux ayant appartenu à Ramsès II" sur InternetJe vends une mèche de cheveux ayant appartenu à Ramsès II (...) Je dois être le seul au monde à posséder de tels échantillons." L'annonce a de quoi intriguer. Publiée sur le site Internet de ventes Vivastreet.fr, elle est accompagnée de trois photographies et d'un certificat. "En preuve, je remets une copie des résultats de ces analyses, et les publications faites à ce sujet", certifie le vendeur. Ce dernier, qui prétend être le fils d'un des chercheurs qui "a eu pour tâche d'analyser des cheveux, des résines, des morceaux de bandelettes" de Ramsès II, précise même la technique utilisée : une "analyse par activation au CEA-CENG de Grenoble".Quant au prix, il est variable, car le vendeur détient plusieurs échantillons de cheveux, ainsi que de la "résine d'embaumement et de bandelettes de la momie de Ramsès II". "Je suis le seul à les détenir, et comme il n'y aura plus jamais aucun prélèvement [effectué] sur la momie qui est désormais au Caire, la somme demandée pour les acquérir est en relation avec la rareté de l'objet. Il existe plusieurs pochettes. Selon la quantité et la qualité des échantillons, ou la combinaison de cheveux/résine/bandelette (...), les sommes demandées s'étalent de 2 000 € à 2 500 €. Possibilité d'acquérir tous les échantillons", écrit-il.S'il cherchait à se faire de la publicité, le vendeur, qui est en fait un facteur âgé de 50 ans, a réussi son coup. Mais cette histoire lui a également valu d'être interpellé, mardi 28 novembre au soir, à son domicile de Saint-Egrève, dans l'Isère, et placé en garde à vue. La police judiciaire de Grenoble a saisi chez lui une dizaine de petits sacs en plastique contenant de minuscules échantillons de cheveux et de bandelettes d'une longueur maximum d'un centimètre.LES PIÈCES POURRAIENT ÊTRE AUTHENTIQUESUne enquête policière a été ouverte en France peu après la mise en ligne de cette annonce, a indiqué l'archéologue français Christian Leblanc, un des plus grands spécialistes du pharaon. Il a précisé avoir discuté avec un officier de la police judiciaire de Paris chargée de l'affaire, qu'il a qualifié de "scandaleuse". Pour M. Leblanc, "il pourrait malheureusement être vrai" que ces pièces soient authentiques. "Si cela est exact, c'est un scandale, c'est lamentable et inacceptable". Le secrétaire général du Conseil des antiquités égyptien, Zahi Hawass, a, quant à lui, indiqué être au courant de cette affaire, ses services "travaillant sur le sujet". Conservée au Musée du Caire, la momie de Ramsès II avait été envoyée en France, il y a trente ans, pour déterminer les causes du mal étrange qui rongeait le cadavre du dernier grand pharaon, qui régna de 1279 à 1213 avant Jésus-Christ. C'était la première fois qu'une dépouille de pharaon quittait l'Egypte. Ramsès II fut "reçu" à l'aéroport du Bourget, à Paris, le 26 septembre 1976, avec les honneurs d'un chef d'Etat. Le diagnostic avait établi qu'un champignon rare, le daedalea biennis fries, était à l'origine de la maladie. La momie fut alors traitée aux rayons gamma en mai 1977. Une fois les "soins" prodigués avec succès, elle fut rapatriée en Egypte, d'où elle n'est plus jamais repartie.L'annonce, elle, court toujours sur le site de Vivastreet.
