Annonce Vaste opération de l'armée américaine dans l'ouest de l'Irak Nous savons, parce que nous étudions tout le temps (les tactiques) de l'ennemi, qu'Al-Qaïda en Irak a besoin de soutien extérieur", a expliqué le général américain Donald Alston, à la presse à Bagdad. "Nous savons que si nous leur interdisons la frontière syrienne, ils auront moins de possibilité" de mener des attaques en Irak, a-t-il dit. Selon le général Alston, la Force multinationale compte de plus de plus sur les forces irakiennes, qui vont établir des "bases permanentes" dans la zone. 3 500 HOMMES MOBILISÉS, DONT MILLE SOLDATS IRAKIENS Il a affirmé que les rebelles n'opposaient pas de résistance farouche à l'avancée des troupes impliquées dans l'opération, composées de 3 500 hommes, dont un millier de soldats irakiens, près de la ville d'Al-Qaïm.Cette avancée a été soutenue "par l'aviation qui a lancé au total neuf raids contre des positions fortes des rebelles", a indiqué l'armée américaine dans son dernier communiqué sur l'opération "Rideau d'acier" lancée samedi. "L'objectif de l'opération est la rétablissement de la sécurité le long de la frontière irako-syrienne et la destruction du réseau terroriste Al-Qaida en Irak qui opère à Houssaybah, à la frontière avec la Syrie", avait indiqué l'armée en annonçant le lancement de l'opération. L'offensive est la dernière d'une série d'opérations dans cette région. Les GI's ont mené pas moins de quatre opérations depuis fin septembre dans la vallée de l'Euphrate, qui court de la frontière syrienne jusqu'aux abords de Bagdad, et constitue selon l'armée américaine l'un des principaux axes d'infiltration de combattants étrangers. "RIDEAU D'ACIER" APRÈS "IRON FIST" La dernière, "Iron Fist", menée à partir du 1er octobre pendant six jours à une dizaine de km de la frontière syrienne, avec environ un millier de soldats, essentiellement des Marines, s'est soldée par la mort de plus de 50 rebelles. Un homme politique sunnite, Salah Motlak, candidat aux élections législatives du 15 décembre, a menacé de boycotter le scrutin en cas de poursuite de l'opération. "Le lancement de campagnes militaires contre ces régions à l'approche des élections législatives rappelle la destruction de Falloujah qui a précédé les élections générales" du 30 janvier 2005, a-t-il affirmé, en référence à l'opération d'envergure que l'armée américaine avait menée sur cette ville à l'ouest de Bagdad en novembre 2004. "Nous avertissons que la patience des Irakiens (...) a des limites et qu'ils riposteront aux opérations destinées à les exterminer par tous les moyens pacifiques dont ils disposent, notamment le boycottage du processus politique et la désobéissance civile", a souligné la tête de liste du "Front irakien". MANIFESTATION À CASABLANCA Ce candidat a demandé "l'arrêt immédiat" de l'offensive militaire. Il a par ailleurs dénoncé les agressions et les meurtres de personnalités sunnites, dont le dernier a visé Fakhri al-Qaïssi, un des candidats de sa liste, qui a été blessé par des tirs d'hommes armés à Bagdad. Cinq Irakiens ont été par ailleurs tués dans des attaques dimanche en Irak. Parmi eux figurent trois chauffeurs de camions transportant des matériaux de construction pour une base américaine au nord de Bagdad. Au Maroc, des milliers de personnes ont manifesté à Casablanca leur solidarité avec les deux employés de l'ambassade de leur pays à Bagdad, enlevés par Al-Qaida le 20 octobre et menacés d'exécution. Les deux employés Abderrahim Boualem, 55 ans, chauffeur, et Abdelkrim Mouhafidi, 49 ans, agent d'entretien, ont été enlevés alors qu'ils revenaient d'Amman où ils s'étaient rendus pour toucher leur salaire.