Annonce Valeo condamné à payer plus de 4 millions d'euros pour licenciements abusifsquelque 200 anciens salariés de Valeo avaient fait le déplacement à Montauban, et c'est dans une salle d'audience comble que le conseil des prud'hommes a rendu son jugement. Lundi 11 septembre, il a condamné le groupe Valeo à payer près de 4,3 millions d'euros de dommages et intérêts à 260 de ses anciens salariés du site de Labastide-Saint-Pierre, en Tarn-et-Garonne, qui contestaient leur licenciement de l'usine fermée fin 2003.Les prud'hommes ont reconnu le motif économique des licenciements en raison de la situation "périlleuse" au sein de l'activité câblage de l'équipementier automobile, mais ils estiment que ce motif "ne suffit pas à [les] justifier" et que les informations sur les reclassements possibles n'ont pas été suffisantes. LE CARACTÈRE "PRÉCURSEUR" DE VALEOChaque salarié se voit attribuer de 12 000 à 21 000 euros. Le cas de trois des 270 salariés qui avaient porté plainte est renvoyé devant le juge départiteur – un magistrat du tribunal d'instance –, et sept salariés protégés (délégués syndicaux, délégués du personnel) voient leurs demandes déclarées irrecevables. A l'annonce du jugement, l'avocat de la CGT, Me Lucien Bedoc, et le délégué syndical CFE-CGC Claude Blatgé ont annoncé leur souhait de faire appel. Les anciens salariés de cette usine de câblage automobile, qui employait 450 personnes jusqu'à fin 2003, avaient engagé en 2004 une action aux prud'hommes pour contester le motif économique des licenciements. Ils dénonçaient la volonté du groupe de délocaliser les emplois en Tunisie et en Turquie, alors que, selon Me Bedoc, "la marge brute de Valeo n'avait cessé d'augmenter entre 2001 et 2003". L'affaire avait été examinée le 6 février dernier et le délibéré, fixé au 22 mai, avait été reporté au 11 septembre. Lors de l'examen de l'affaire, l'avocat de Valeo, Me Jean Neret, avait pour sa part défendu le caractère "précurseur" de la méthode du groupe."Plutôt que décider une fermeture rapide et abrupte au début 2002, Valeo a mené des discussions pendant dix-huit mois pour essayer de trouver des solutions de reclassement et ainsi 238 salariés ont pu être reclassés, soit 58 % des employés", avait-il expliqué.
