Mort de Valentin Paniagua

Mort Valentin Paniagua, ancien président du Pérou (2000-2001) Valentin Paniagua, ancien président du Pérou (2000-2001), est mort à Lima, lundi 16 octobre, des suites d'une insuffisance respiratoire. Il était âgé de 70 ans. Les Péruviens l'appelaient "Chaparron", du nom d'un petit personnage moustachu issu d'une comédie mexicaine. L'image était devenue si familière que Valentin Paniagua avait accepté, avec humour, de l'utiliser dans sa campagne électorale, début 2006. L'avocat était alors apparu un peu moins sérieux et discret qu'à son habitude. Le candidat du Front du centre avait difficilement atteint 7 % des voix lors du premier tour de la présidentielle en avril, mais sa réputation d'homme honnête et droit faisait malgré tout de Valentin Paniagua l'un des politiques les plus respectés du pays. Tous reconnaissent le rôle essentiel qu'a joué dans l'histoire du Pérou cet avocat, père de quatre enfants, en assumant la présidence transitoire de l'Etat le 22 novembre 2000, au lendemain de la démission d'Alberto Fujimori (1990-2000), exilé au Japon après avoir été impliqué dans de nombreux scandales politico-financiers. Elu à la tête du Parlement un mois auparavant, Valentin Paniagua avait accepté d'assurer la transition, alors que le Pérou traversait une crise politique. Pendant huit mois et demi, le chef d'Action populaire (centre) avait pris le pays en main et assuré le bon déroulement du processus électoral. Le 28 juillet 2001, il cédait le pouvoir à Alejandro Toledo (2001-2006), démocratiquement élu à la tête de l'Etat. Né à Cusco le 23 septembre 1936, Valentin Paniagua avait d'abord milité au sein du Parti démocrate-chrétien, avant de s'en éloigner en 1968, le jugeant trop proche du régime militaire de Juan Velasco (1968-1975). Il choisit alors de rejoindre le parti Action populaire du futur président Fernando Belaunde (1963-1968, 1980-1985). Député en 1963, à 27 ans, ministre de la justice deux ans plus tard sous le premier gouvernement de Fernando Belaunde, puis ministre de l'éducation sous le second mandat du chef d'Action populaire, Valentin Paniagua fut décoré de l'Ordre du soleil en 1985 avant de faire partie de l'opposition sous la présidence d'Alan Garcia (1985-1990) et d'Alberto Fujimori. Expert en droit constitutionnel, il dénonça avec vigueur la fermeture du Congrès en 1992, ordonnée par Alberto Fujimori, et représenta, cinq ans plus tard, des magistrats ayant refusé la Constitution du chef de l'Etat. Peu enclin à se présenter à l'élection présidentielle en 2006, il finit par céder à ses partisans, qui insistaient sur sa forte popularité, et prit la tête du Front du centre, regroupant trois partis centristes. Chrystelle Barbier