Annonce UNION EUROPÉENNE Après l'élargissement à vingt-cinq en 2004, l'élargissement à vingt-sept en 2007 avec la Bulgarie et la Roumanie Bucarest et Sofia signent aujourd'hui leur traité d'adhésion - Appelés à rejoindre les vingt-cinq états membres le 1er janvier 2007, la Roumanie et la Bulgarie signent, aujourd'hui, à Luxembourg, leur traité d'adhésion à l'Union européenne. Le président roumain Traian Basescu et son homologue bulgare Gueorgui Parvanov parapheront le traité, aboutissement de dix ans d'efforts, sous l'oeil vigilant de Jean-Claude Juncker, président de l'Union, et de l'ensemble des ministres européens des Affaires étrangères. L'ambiance de la cérémonie qui ouvre la voie à l'Europe des Vingt-Sept risque d'être ternie par la montée du non en France, souvent interprétée comme un rejet de l'élargissement. Un an après l'entrée en fanfare de dix nouveaux Etats membres, l'Union élargie est gagnée par une «fatigue», très nette dans les sondages d'opinion. Peuplés de 30 millions d'habitants, bordant les rives de la mer Noire, la Roumanie et la Bulgarie seront les pays les plus pauvres d'Europe, avec un PIB inférieur de 30% à la moyenne communautaire. Leur entrée réorientera le budget de l'Union, notamment dans son volet agricole. Même si la Bulgarie s'est réformée plus vite que la Roumanie, Bruxelles a toujours géré les deux candidatures ensemble, ce qui explique la signature d'un traité conjoint. Leur entrée dans l'Union devrait se dérouler de concert, le 1er janvier 2007, sauf si, d'ici là, la Roumanie «décrochait» nettement du train des réformes. Loin d'être aux normes du «club», notamment dans le domaine judiciaire, les deux pays sont appelés à redoubler d'efforts d'ici deux ans. Faute de quoi, ils se verront imposer des «clauses de sauvegarde», pouvant retarder d'un an leur entrée dans l'Union. Dans ses rapports d'évaluation, Bruxelles met l'accent sur deux domaines clés : la corruption, qui atteint des niveaux alarmants en Roumanie, et le traitement de la minorité rom, toujours indigne des normes européennes. Après la Bulgarie et la Roumanie, l'Union européenne, aimant du continent, n'aura pas fini son élargissement, même si un non français à la Constitution risque de freiner le processus. Bien avant la Turquie, en 2015 au plus tôt, c'est la Croatie qui est désignée comme le 28e Etat mem bre. Si Zagreb parvient à livrer le général Gotovina au Tribunal pénal international cette année, la Croatie peut espérer entrer dans l'Union en 2009. La Macédoine qui a déposé sa candidature l'an dernier vise une entrée dans l'Union en 2010. La Serbie-Monténégro est également sur les rails. Aujourd'hui, à Luxembourg, les ministres des Affaires étrangères des Vingt-Cinq donneront leur accord à l'ouverture «dès que possible» d'un accord de stabilisation et d'association avec Belgrade, première étape sur le chemin de l'intégration. La Bosnie compte faire de même dans le courant de cette année. Au total, cinq pays des Balkans (Croatie, Serbie, Bosnie, Albanie, Macédoine) aspirent à rejoindre l'Union européenne.