Annonce Une quarantaine d'actes racistes depuis le début de l'année en Corse (préfet) Une quarantaine d'actes à caractère raciste et xénophobe visant la communauté maghrébine ont été recensés en Corse entre le 1er janvier et le 10 novembre 2004, a annoncé lundi le préfet de Corse, Pierre-René Lemas.Il a précisé que ces chiffres étaient susceptibles d'être révisés en fonction de l'évolution des enquêtes."C'est une photographie à un instant donné, il faut prendre ces chiffres avec toutes les précautions nécessaires", a averti le préfet pour qui, cependant, la "querelle des chiffres" qui prévaut en Corse à ce propos ne doit pas masquer "la gravité de ces actes"."Dans l'évolution sur le temps, depuis plusieurs mois, il y a en effet une augmentation du nombre d'actes à connotation raciste, il y a une évolution préoccupante des chiffres en Corse", a estimé le représentant de l'Etat."Qu'il s'agisse d'actes violents ou de tags et graffitis, ne sont pris en compte que ceux ayant fait l'objet d'une dénonciation ou d'une plainte aux services de police ou de gendarmerie et rien ne permet de préjuger que certains resteront qualifiés comme tels si, au fil de l'enquête, on découvre qu'ils n'avaient pas de mobile raciste mais étaient plutôt liés au droit commun", a expliqué M. Lemas."La querelle de chiffres est un peu vaine. L'important est de constater qu'il y a eu une augmentation de ces actes, qu'ils sont le fait d'une infime minorité, d'une poignée de gens, et qu'il y a dans la population corse plutôt une réaction collective de rejet de ces actes", a conclu M. Lemas.Une vive polémique est née en Corse après la publication mi-octobre d'un rapport de l'écrivain Jean-Christophe Rufin, selon lequel plus de la moitié des violences racistes commises en France surviennent en Corse. Le rapport ne livre aucun chiffre en valeur absolue."Il y a un effet loupe en Corse où l'on recense depuis peu ce type d'acte pour tenter d'établir une statistique, ce qui ne se fait pas nécessairement à l'identique dans d'autres régions, où l'on de demande évidemment pas systématiquement à quelqu'un qui vient porter plainte s'il est ou non maghrébin", souligne-t-on à la préfecture.