Annonce Une pièce de l'avion de l'aviateur-écrivain St Exupéry disparu en vol le 31 juillet 1944, a été retrouvée au large de Marseille : Cette découverte ne permet cependant pas d'expliquer les causes de la disparition du père du "Petit Prince". Des morceaux de l'avion de l'aviateur-écrivain Antoine de Saint-Exupéry, auteur du "Petit Prince", ont été retrouvés au large de Marseille, quelque 60 ans après sa disparition le 31 juillet 1944, a-t-on appris mercredi auprès du département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines (DRASSM). Parti de Borgo en Corse, à bord de son Lightning P38, Saint-Exupéry n'était jamais revenu d'une mission de reconnaissance destinée à préparer le débarquement en Provence.Une pièce de P38, remontée cet automne à l'est de l'île de Riou, dans le secteur où un pêcheur avait trouvé en 1998 une gourmette au nom de l'aviateur, a été identifiée comme appartenant à l'appareil de l'écrivain, selon le DRASSM, basé à Marseille, qui dépend du ministère de la Culture."Ce ne sont peut-être pas des débris d'appareil allemand…"Désormais, pour les spécialistes, une chose est sûre : "l'avion de St-Ex s'est abîmé au large de Riou. Mais on ne sait pas pourquoi. On ne le saura vraisemblablement jamais", affirme Patrick Granjean, conservateur en chef du patrimoine au DRASSM. Quant à la gourmette, c'est "une authentification a posteriori, dit-il. D'ailleurs, personne n'a fait la démonstration que c'était un faux". En mai 2000, un plongeur professionnel, Luc Vanrell, a déclaré aux autorités l'emplacement de débris d'un P38, qu'il avait repérés par 70 mètres de fond au large de Marseille. "La zone de répartition des débris était très dispersée, sur 1 km de long et 400 m de large", se souvient-il. "C'est uniquement quand M. Bianco a découvert la gourmette que je me suis dis 'tiens, tiens, ce ne sont peut-être pas des débris d'appareil allemand'..."Identification civileMais les recherches sur le site sont interdites et l'autorisation de remonter des pièces n'est donnée qu'en octobre 2003. Les pièces récupérées sont décapées, nettoyées. Sur un panneau du caisson du turbo-compresseur, localisé sur la poutre gauche de l'avion, les chercheurs découvrent "une série de quatre chiffres isolés et gravés manuellement" : 2734, suivis de la lettre L pour left (gauche). Il s'agit du numéro de fabrication d'usine que l'avionneur Lockheed apposait sur ses avions lors de leur mise en chantier sur une chaîne de montage. Ce numéro civil correspond, sur le tableau de concordance de l'US Air Force, au matricule militaire 42-68223, celui de l'avion de Saint-Exupéry.Cette découverte ne permet cependant pas d'expliquer les causes de la disparition du père du "Petit Prince". Un "crash" provoque une "explosion totale" de l'appareil, compliquée par "soixante ans de chalutage" qui ont dispersé les pièces, souligne M. Granjean. Des pliures et déformations relevées sur le métal du turbo-compresseur tendraient seulement à indiquer que l'avion a touché l'eau pratiquement à la verticale, à grande vitesse.Sept épaves antiquesAu cours des recherches, sept épaves antiques, datées entre le 2e siècle avant et le 2e siècle après Jésus Christ, ont été découvertes, sur le plateau continental, par plus de 100 mètres de fond, entre Marseille et Cassis. "Ce sont des merveilles, avec de la céramique, des amphores. Les coques des bateaux sont intactes dans le sable. Seuls les bordés et les ponts sont rongés", selon Henri-Germain Delauze, président de la Comex. Ces épaves "sont automatiquement protégées car en-deçà des limites de la plongée".
