Annonce Une opération contre la pédopornographie sur Internet a permis une centaine d'arrestations en Europe Une vaste opération contre la pédopornographie sur Internet a été menée du lundi 2 au vendredi 6 mai dans huit pays de l'Union européenne, dont la France où une vingtaine de suspects ont été arrêtés. Dénommée "Callidus" ("rusé", en latin), l'opération, lancée en Italie, en Suède, au Danemark, en Pologne, en Norvège, à Malte, aux Pays-Bas et en France, a mobilisé des centaines de policiers et de gendarmes et permis l'interpellation d'une centaine de personnes. Soutenue par Interpol et Europol, elle était placée sous l'égide de l'atelier européen Cospol-cybercriminalité (Comprehensive Operational Strategic Plan for Police) qui rassemble dix pays (Italie, Suède - pays pilote -, Irlande, Royaume-Uni, Danemark, Pologne, Norvège, Malte, Pays-Bas, France). Policiers et gendarmes européens ont notamment pu mener cette opération grâce à un logiciel de surveillance des forums et des sites Internet, mis au point par un gendarme de la section des recherches de la gendarmerie de la Gironde. Le logiciel LogP2P permet d'identifier des internautes au moment où ils téléchargent des images ou des vidéos pédophiles. Une session de formation spéciale d'experts avait été organisée à la section des recherches de la Gironde, entre le 10 et le 15 mars, pour harmoniser les techniques des différentes polices européennes dans la lutte contre la cybercriminalité pédophile, et préparer l'opération "Callidus". Sur le territoire français, où 34 cibles ont été sélectionnées, 20 personnes avaient été interpellées à la date de vendredi, et 4 625 photos à caractère pédopornographique ainsi que 137 vidéos pornographiques mettant en scène des mineurs avaient été retrouvées dans les disques durs et saisies, selon le lieutenant-colonel Bruno Manin, commandant de la section des recherches de la gendarmerie de la Gironde. D'après lui, "seuls des hommes ont été interpellés, d'âge et de conditions sociale, professionnelle et géographique très variés". Certains individus sont même des mineurs. Les interpellations ont eu lieu notamment à Mérignac (Gironde), Pau (Pyrénées-Atlantiques), Toulouse (Haute-Garonne), Paris, Strasbourg (Bas-Rhin), Angers (Maine-et-Loire), Grasse (Alpes-Maritimes), Brest (Finistère), Créteil (Val-de-Marne) et Thionville (Moselle). Leurs ordinateurs ont été saisis. L'enquête va désormais tenter d'établir si les internautes interpellés agissaient en réseau, et si oui, s'il s'agit de réseaux nationaux ou internationaux. A ces fins, ces images seront examinées au centre national d'analyse d'images pédopornographiques installé à l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie (IRCGN) de Rosny-sous-Bois (Seine-Saint-Denis). Une immense base de données de quelque 500 000 photos permet en comparant des victimes, des lieux, des décors, des fonds d'image, de déterminer si des affaires, apparemment différentes, peuvent être liées et de repérer et démanteler des réseaux. Avec AFP et AP