Incident Une mutinerie fait neuf morts dans une prison en Afghanistan Cinq gardiens de prison et quatre prisonniers ont été tués vendredi à Kaboul, lors d'une révolte de détenus dans la plus grande prison afghane, Pol-e-Charki, qui a entraîné l'intervention de l'armée afghane, a-t-on appris de sources pénitentiaires et policières.Cinq gardiens de prison et quatre prisonniers ont été tués vendredi à Kaboul, lors d'une révolte de détenus dans la plus grande prison afghane, Pol-e-Charki, qui a entraîné l'intervention de l'armée afghane, a-t-on appris de sources pénitentiaires et policières. Quatre détenus - trois Pakistanais et un Irakien - ont attaqué dans la matinée un des gardes de la prison et l'un d'eux, armé d'une lame de rasoir, a réussi à lui arracher son fusil d'assaut AK-47.De premiers affrontements ont fait deux morts parmi les détenus - un Irakien et un Pakistanais - et quatre parmi les gardiens, avait indiqué à la mi-journée le chef des services pénitentiaires afghans, Abdul Salam Bakhshi.Vers 15 h 30 (heure française), la police et l'armée afghane ont encerclé le bâtiment où les deux autres prisonniers rebelles, des Pakistanais, s'étaient retranchés avec des fusils d'assaut."Les deux prisonniers qui étaient retranchés ont été tués", a indiqué un des gardiens de la prison, Abdul Rahim, en ajoutant qu'un cinquième garde avait été tué.L'armée afghane avait pris, peu après 16 h 30, le contrôle des bâtiments, alors qu'on entendait, aux abords de la prison prise d'assaut par des policiers et des soldats soutenus par deux chars de l'armée, des tirs nourris.La prison de Pol-e-Charki est la plus grande d'Afghanistan. Au printemps, plus de 700 prisonniers soupçonnés d'être des talibans ou des membres d'Al-Qaida, détenus dans une autre prison du nord du pays depuis plus de deux ans sans charges explicites, y avaient été transférés, avant d'être libérés à l'automne.Des centaines de prisonniers y sont toujours détenus dans des conditions parfois extrêmement pénibles.Selon le porte-parole de la commission afghane des droits de l'homme, Ahmad Nader Nadery, un de ses bâtiments a été rénové, mais les conditions de détention dans un deuxième bâtiment sont très dures. "Il n'y a pas assez d'eau dans la prison et pas de chauffage dans certaines cellules", a-t-il témoigné, en ajoutant que le taux d'occupation était très élevé."Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et nous-même avons exprimé notre inquiétude, mais le ministère de la justice n'a pas de fonds", a-t-il expliqué.L'Américain Jack Idema, condamné le 15 septembre à dix ans de prison pour enlèvement illégal et torture après avoir monté une prison clandestine à Kaboul - une condamnation pour laquelle il a fait appel - est un des détenus les plus célèbres de Pol-e-Charki.
