Crise Une mutinerie dans une prison aux Philippines fait 22 morts parmi les prisonniers La mutinerie de détenus d'un groupe islamiste lié à Al-Qaida a été écrasée, mardi 15 mars, par les forces de l'ordre. L'assaut a fait au total 22 morts dans une prison de Manille. La police philippine a repris, mardi 15 mars, le contrôle de la prison occupée depuis la veille par des rebelles présumés du groupe Abu Sayyaf à la suite d'un assaut qui a coûté la vie à 22 prisonniers, dont trois dirigeants rebelles, a déclaré le chef de la police de Manille. Six policiers ont été blessés dans cette opération lancée après expiration d'un court ultimatum d'un quart d'heure. Avelino Razon a précisé au cours d'une conférence de presse que les forces de sécurité contrôlaient désormais les quatre étages de cette prison.Au moins trois chefs rebelles d'Abu Sayyaf ont été tués lors de cette opération, a annoncé le ministre de l'intérieur, Angelo Reyes. Il s'agit d'Alhamser Limbong, alias "Kosovo", de Ghalib Andang, alias "commandant Robot", et de Najdmi Sabdula, alias "commandant Global". "La crise est terminée, l'opération est terminée", a dit M. Reyes aux journalistes.De puissantes explosions et des fusillades nourries ont retenti au moment de l'assaut contre ces mutins, retranchés dans un étage de la prison après une tentative d'évasion qui a fait plusieurs morts, dont trois gardiens.D'après les chaînes de télévision philippines, 300 policiers ont participé à cet assaut qui a duré une heure contre la prison, laquelle accueille plus de 400 détenus, dont 129 rebelles islamistes présumés.LE GROUPE ABU SAYYAF À L'ORIGINE DE LA MUTINERIESelon la police, c'est un groupe d'une dizaine de membres d'Abu Sayyaf qui a piloté cette mutinerie. La police a précisé qu'elle avait récupéré huit armes à feu dans la prison à l'issue de l'assaut."Les terroristes ont eu ce qu'ils ont laissé faire", a affirmé dans un communiqué Ignacio Bunye, porte-parole de la présidente, Gloria Arroyo. "On leur a donné toutes les chances de se rendre de façon pacifique."Prié d'expliquer pourquoi le bilan des victimes de cet assaut était si élevé, M. Reyes a, de son côté, déclaré qu'il avait été compliqué pour les policiers de distinguer les prisonniers impliqués dans l'insurrection des autres.Le gouvernement avait initialement laissé entendre qu'il avait accepté certaines des exigences des rebelles, notamment l'accélération des procédures judiciaires et l'organisation de procès plusieurs fois reportés. Mais les discussions auraient achoppé lundi soir quand les mutins ont demandé de la nourriture et refusé de déposer les armes."Kosovo" devait être jugé pour l'enlèvement de touristes et d'employés de la station balnéaire Dos Palmas en 2001. Il était soupçonné d'avoir décapité un otage américain à cette occasion. Il était aussi accusé d'un attentat contre un ferry en 2004, qui avait provoqué la mort d'au moins 116 personnes près de Manille. La police l'a présenté comme le chef de file des mutins.Le "commandant Robot", pour sa part, était accusé d'être le chef des ravisseurs de vingt et une personnes, dont des touristes et des journalistes européens, notamment français, retenus en otage sur l'île de Jolo en 2000.Abu Sayyaf est une organisation luttant pour la création d'un Etat islamique sur une partie de l'archipel philippin.
