Incendie Une mosquée incendiée à Aubagne Une mosquée en construction et un lieu de culte musulman provisoire ont été ravagés par un incendie criminel à Aubagne, tôt samedi matin. Les autorités municipales déplorent cette dégradation d'un lieu de culte, sans précédent dans la ville selon elles. Les enquêteurs étaient très prudents samedi sur les motivations du ou des auteurs d'un incendie criminel qui a visé dans la nuit une mosquée en construction à Aubagne et un bâtiment attenant servant de lieu de culte provisoire, sans faire de blessé.Alertés par un voisin, une vingtaine de pompiers sont intervenus vers 1H20 samedi, et ont relevé deux foyers d'incendie. La mosquée en construction n'a pas été endommagée, seules quelques planches de bois ont été brûlées sur le sol à l'intérieur. En revanche, le réfectoire de 150 m2 attenant, servant de lieu de culte provisoire et pouvant accueillir jusqu'à 200 personnes, a subi de gros dégâts, avec une salle de prière de 80 m2 entièrement détruite. Les techniciens du laboratoire de la police scientifique ont effectué des prélèvements sur les lieux samedi matin.Soutien de la communauté israélite d'AubagneDes poutres calcinées, des tuiles brisées, des tapis à moitié brûlés jonchaient le sol recouvert de suie. Quelques fidèles se trouvaient sur place dans la matinée, abasourdis. "On est paumé, on ne sait pas quoi faire", a soupiré l'un d'eux. Le président de la communauté israélite d'Aubagne, Daniel Zeitoun, s'est rendu sur les lieux "pour apporter (son) soutien à la communauté musulmane". "On est vraiment bouleversé. Quand je suis arrivé ce matin, j'ai pleuré en voyant ça, comme d'autres", a raconté Benyounes Khalid, membre de l'association gérant les lieux. Selon certains membres de l'association, plusieurs tags "J-2" avaient été inscrits sur la mosquée début septembre. Ces inscriptions laissaient samedi les enquêteurs du SRPJ de Marseille dans "la perplexité la plus totale" quant à leur éventuelle signification, selon une source proche de l'enquête.Le maire PCF d'Aubagne, Daniel Fontaine, qui a réuni dans l'après-midi les représentants des différents cultes de la ville pour faire part de son "émotion", a ajouté que ces tags "incohérents" avaient été retrouvés également "sur une synagogue et le lycée catholique de la ville". Selon le directeur de cabinet du maire, Claude Bernardi, Aubagne, qui compte entre 4 et 5.000 musulmans sur 43.000 habitants, n'a "jamais connu de tensions particulières". "Nous avons l'habitude de travailler avec l'ensemble des communautés, que nous réunissons souvent en mairie", a-t-il ajouté, soulignant qu'à sa "connaissance, c'est la première fois qu'un lieu de culte est touché par un tel acte dans la ville".
