Annonce Une femme avoue être l'auteur involontaire de l'incendie de l'Hôtel Paris-Opéra La compagne d'un veilleur de nuit travaillant à l'Hôtel Paris-Opéra a reconnu être l'auteur involontaire de l'incendie qui a ravagé l'établissement, dans la nuit du jeudi 14 au vendredi 15 avril. L'annonce en a été faite mardi 19 avril par le préfet de police, Pierre Mutz, à l'occasion d'une session du Conseil de Paris. Le dernier bilan de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris indique que 23 personnes sont décédées dans le sinistre. Vingt-sept personnes demeurent hospitalisées dont une dizaine dans un état grave. Placée en garde à vue, lundi 18 avril, dans les locaux de la brigade criminelle, la jeune femme, prénommée Fatima, âgée de 31 ans, a assuré qu'il n'était pas dans ses intentions de mettre le feu à l'hôtel où travaillait son compagnon, avec lequel elle ne vivait pas. La soirée du 14 avril avait été marquée par un conflit de nature privée, qui a dégénéré. Selon ses déclarations aux policiers, elle redoutait que son compagnon prenne de la drogue et la frappe ; le jeune homme se trouvait devant l'établissement, en état d'ivresse, lorsque, dans un accès de colère, elle a éparpillé les vêtements de son compagnon, dans la salle du petit déjeuner où il avait coutume de dormir. Les habits sont tombés sur des bougies, provoquant le départ du feu. La jeune femme a quitté les lieux vers 2 heures, sans savoir que le feu avait pris. Tout en privilégiant, dans un premier temps, l'hypothèse d'un sinistre d'origine accidentelle, les policiers ont souhaité interroger la jeune femme, après avoir reçu un appel anonyme. Le veilleur a été blessé dans l'incendie. Les enquêteurs souhaitaient établir si la suspecte était présente sur les lieux au cours de la nuit de jeudi à vendredi. Les enquêteurs avaient dans un premier temps entendu les témoignages des survivants, ainsi que celui des gérants de l'établissement. Ceux-ci avaient récusé tout manquement aux normes de sécurité. A l'inverse, plusieurs des survivants ont évoqué des dysfonctionnements, notamment dans les réseaux électriques. Gérant attitré de l'hôtel depuis 1991, Rachid Dekali a déclaré à la police qu'il avait été contrôlé à plusieurs reprises, ces dernières années, par les services de la préfecture, et la dernière fois à une date récente, le 24 mars. A cette occasion, aucune irrégularité majeure n'avait été décelée, nécessitant la fermeture, ne serait-ce que provisoire, de l'établissement. Il avait néanmoins été demandé à M. Dekali d'effectuer des travaux d'"amélioration". Ce dernier s'était engagé à terminer la révision des installations électriques, ainsi que l'aménagement de la chaufferie à gaz. Classé en cinquième catégorie, l'hôtel pouvait accueillir 61 personnes dans 32 chambres, réparties sur cinq étages. Lorsque le sinistre s'est déclaré, l'établissement près de 80 personnes, dont de nombreux enfants. Ceux-ci représentent près de la moitié des 23 victimes recensées, mardi matin. Lundi soir, une foule de manifestants avait envahi la rue de Provence à l'appel d'associations et de syndicats pour "une veillée de solidarité et d'hommage aux victimes". Plusieurs personnalités participaient au rassemblement, dont le biologiste, Albert Jacquard, l'ancien évêque d'Evreux (Eure), Mgr Jacques Gaillot, ou encore la porte-parole de Lutte ouvrière, Arlette Laguiller.