Attentat Une explosion fait deux morts au nord de Beyrouth Deux personnes ont été tuées et trois autres blessées, selon une télévision libanaise, lors d'une violente explosion qui a dévasté un centre commercial de Kaslik, ville à majorité chrétienne située à 20 km au nord de Beyrouth, sur la côte libanaise, dans la nuit de mardi 21 à mercredi 22 mars. Plusieurs députés ont aussitôt dénoncé ce qu'ils considèrent comme un "nouvel attentat" destiné à déstabiliser le Liban. Il intervient cinq jours après un attentat dans la banlieue nord de la capitale. "Les deux tués sont un Indien et un Pakistanais, et les trois blessés sont deux Sri lankais et un Libanais", a indiqué la télévision privée libanaise LBCI citant une source sécuritaire, qui a révisé à la baisse un premier bilan faisant état de "trois morts". La police libanaise a confirmé qu'"une violente explosion" était intervenue vers 1 h 30 locales mercredi matin, précisant qu'une femme avait trouvé la mort. Les policiers étaient cependant dans l'incapacité de fournir la moindre indication sur le nombre de victimes et affirmaient ignorer la cause de l'explosion. L'explosion s'est produite dans un grand centre commercial dans la localité de Kaslik, ville à majorité chrétienne située à 20 km au nord de Beyrouth, près du port de Jounieh, où se trouvent plusieurs boutiques, une boîte de nuit et un centre d'amusement, fermé mardi. Le centre commercial a été ravagé par la force de l'explosion qui a provoqué d'importants dégâts dans un rayon de plusieurs centaines de mètres.Selon cette chaîne de télévision, "la charge" qui a provoqué l'explosion était placée dans une cage d'escalier du centre commercial. ATMOSPHÈRE DE PEUR Aussitôt après la détonation, les forces de l'ordre, les pompiers, et des véhicules de la défense civile et de la Croix-Rouge sont arrivés sur les lieux.  Des habitants du quartier et des propriétaires de magasins ont accourus sur les lieux pour se rendre compte des dégâts : piliers tordus, faux plafonds effondrés, vitres soufflées, murs calcinés... "Nous sommes prêts à nous sacrifier, mais nous voulons en finir avec cette situation", a lancé la propriétaire d'une boutique de vêtements, faisant allusion à l'atmosphère de peur qui gagne la population un mois après l'assassinat de l'ex-premier ministre libanais Rafic Hariri en plein cœur de Beyrouth. Un attentat à la voiture piégée avait fait une dizaine de blessés dans la nuit de vendredi à samedi dans la banlieue nord de la capitale libanaise. "Ce nouvel attentat vise à porter atteinte au soulèvement pour l'indépendance et la souveraineté du Liban", le mouvement pacifique lancé par l'opposition antisyrienne au lendemain de l'assassinat le 14 février de Rafic Hariri, a déclaré l'ancien ministre et député de l'opposition antisyriennne Fares Boueiz, à la LBCI. "Il s'agit d'un message politique qui nous est adressé. Il est clair que celui qui a commis cet attentat veut déstabiliser le Liban. C'est la sécurité des gens qui est visée [...] mais il ne faut pas tomber dans le piège" des fauteurs de trouble, a-t-il ajouté. "ÇA SUFFIT" "On se croirait à Fallouja, pas au Liban", a pour sa part déclaré le député Mansour al Boun, également accouru sur les lieux de l'explosion.  Un troisième parlementaire Naamatallah Abi Nasr a lancé : "J'accuse les adversaires du Liban, et je dis : ça suffit comme ça." Le député Farid al Khazen a réclamé "la démission" des responsables des services de sécurité au Liban. Le principal chef de l'opposition Walid Joumblatt avai estimé samedi, après l'attentat dans la banlieue nord de Beyrouth, qu'il y aurait d'autres attentats "tant que l'appareil sécuritaire libanais mis en place par la Syrie n'est pas démantelé". L'attentat contre Rafic Hariri, le 14 février, a provoqué une onde de choc au Liban, conduisant au début du retrait de l'armée syrienne du Liban, sur fond de pressions internationales contre Damas et de manifestations pacifiques pro et antisyriennes. Il survient alors que la Syrie, maître du jeu au Liban depuis trente ans, a achevé, jeudi, la première phase du retrait de son armée, forte de 1 000 hommes, du pays du Cèdre. Le Liban traverse aussi une crise politique aiguë due au refus de l'opposition, qui jouit d'une grande popularité, de participer à un cabinet d'union nationale dirigé par le premier ministre prosyrien désigné Omar Karamé