Attentat Une bouteille d'acide jetée contre un foyer d'immigrés à Ajaccio L'évêque d'Ajaccio, Mgr Jean-Luc Brunin, a estimé, lundi 27 décembre, que "la limite du supportable avait été atteinte en Corse". Un foyer situé au sud d'Ajaccio, en Corse, où résident une centaine de travailleurs immigrés, a été visé, lundi 27 décembre, par le jet d'une bouteille d'acide. L'acte intervient après une autre tentative d'attentat par une charge explosive, vendredi 24 décembre, a indiqué le préfet de Corse, Pierre-René Lemas. "Il y a eu le jet d'une bouteille remplie d'acide et enveloppée de papier d'aluminium contre le foyer Sonacotra de Mezzavia à Ajaccio dans la soirée, qui a eu l'effet d'un énorme pétard sans occasionner aucun dégât mais créant une vive émotion", a déclaré M. Lemas, qui "a exprimé son indignation au directeur du foyer". "LA LIMITE DU SUPPORTABLE A ÉTÉ ATTEINTE" Vendredi 24 décembre dans l'après-midi, une charge de cinq kilogrammes d'un mélange de nitrate et de fioul, reliée à une mèche, avait été découverte devant le même foyer par les habitants qui ont donné l'alerte. Les démineurs s'étaient rendus sur les lieux où ils avaient neutralisé l'engin. Cette tentative d'attentat a suscité de nombreuses réactions de condamnation d'élus corses, du Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (MRAP), du Conseil marocain de France, de l'association corse contre le racisme Ava Basta ainsi que de l'évêque d'Ajaccio Mgr Jean-Luc Brunin, qui a estimé, lundi, que "la limite du supportable avait été atteinte en Corse". Le préfet de Corse a, de plus, rappelé que "l'action des services depuis début novembre s'est traduite par l'arrestation et la mise sous écrou des membres présumés du groupe clandestin Clandestini Corsi, par l'arrestation des six auteurs présumés d'actes racistes en Balagne (Haute-Corse) et par les deux auteurs présumés du saccage de l'église Sainte-Julie près de Porto-Vecchio (Corse-du-Sud)". Clandestini Corsi, avant l'arrestation de ses membres présumés, à la suite d'une conférence de presse clandestine, avait revendiqué sept attentats antimaghrébins en Corse. Quatorze membres de ce groupuscule ont été mis en examen et douze écroués au courant du mois de novembre, dans le cadre d'une information judiciaire confiée au juge antiterroriste parisien Gilbert Thiel.