Annonce Un projet de Constitution inachevé a été présenté au Parlement irakienComme prévu, lundi 22 août dans la soirée, un projet de Constitution irakienne a été présenté au Parlement. La réunion du Parlement n'a duré que cinq minutes, et a été ouverte dix minutes avant l'expiration du délai supplémentaire d'une semaine donné aux chefs politiques pour aplanir leurs divergences sur le texte constitutionnel. Pourtant des points de divergences persistent. Le président de l'Assemblée, Hajim Al-Hassani a annoncé que le projet avait été transmis dans les délais, mais il a levé la séance sans faire procéder à un vote, en indiquant que trois jours de plus seraient consacrés à la formulation du texte. La Constitution irakienne saluée par les Etats-Unis La Maison Blanche a salué, dans la nuit de lundi à mardi, la présentation du projet de constitution comme "un autre pas en avant dans le processus constitutionnel" irakien, malgré les divergences subsistant. Elle félicite notamment "l'esprit de coopération", du "dialogue" et de la recherche du "compromis" entre les différentes parties irakiennes. "Les Américains ont hâte de voir le projet de Constitution finalisé d'ici à jeudi", déclare la Maison Blanche, ajoutant que "les Etats-Unis apportent leur plein soutien au travail des Irakiens pour achever leur transition démocratique".[-] fermerPeu avant le début de la séance, Ahmed Chalabi, vice-premier ministre irakien, a félicité les Irakiens pour la présentation du projet et affirmé que le référendum constitutionnel aurait lieu le 15 octobre comme prévu. Le Kurde Barham Saleh a confirmé dans une déclaration sur la télévision Al-Arabiya, basée à Dubaï, la persistance de points de désaccord, et indiqué qu'ils feront l'objet de discussions dans les jours qui viennent.LIGNES DE FRACTURE Parmi les sujets de divergence, un accord aurait été trouvé sur l'épineuse question de la répartition des richesses pétrolières. M. Al-Hassani a indiqué qu'elles seraient réparties par le gouvernement central en accord avec les régions. Mais il demeure néanmoins d'importants points de désaccord, en particulier sur le fédéralisme, sur les modalités d'autonomie régionale, et sur la "débaasification". Les sunnites, qui représentent 20 % de la population, sont farouchement opposés au fédéralisme voulu par les Kurdes et une partie des chiites. Ils craignent que l'Etat perde tout contrôle sur les ressources pétrolières du Nord kurde et du Sud chiite. La délégation kurde, attachée pour sa part à la laïcité, s'est opposée de son côté à l'accord qui semblait se dessiner ce week-end entre chiites et sunnites, en vertu duquel l'islam aurait été qualifié de "source principale" du droit.On ignore s'il sera possible de surmonter les objections persistantes des sunnites à un système d'autonomies régionales dans le cadre d'un Etat fédéral, mais des dirigeants chiites se sont déclarés prêts à aller de l'avant quoi qu'il en soit."Nous avons entièrement achevé la Constitution", a déclaré à Reuters le vice-président (chiite) Adel Abdel Mehdi, en évoquant un texte qui présente l'Irak comme un Etat "républicain, parlementaire, démocratique et fédéral", sans préciser les modalités de ce fédéralisme."Mais il nous faudra peut-être modifier quelques points pour donner satisfaction aux autres." Le député kurde Ahmed Pindjwani a aussi concédé que si l'on ne parvenait pas à rallier les sunnites, la Constitution "avancera en boitant". "Si c'est adopté, il y aura un soulèvement dans les rues", a affirmé le négociateur sunnite Saleh Al-Moutlak, ajoutant qu'un blocage durable provoquerait à son avis des élections pour la mise en place d'une nouvelle assemblée intérimaire. Mais les délégués chiites et kurdes ne cèdent guère de terrain et des diplomates américains font pression pour faire respecter le calendrier.
