Annonce Un premier foyer de grippe aviaire due au H5N1 a été décelé en AfriqueUn premier foyer de grippe aviaire de type H5N1 a été décelé en Afrique, dans un élevage du nord du Nigeria, confirmant les craintes que la maladie ait gagné ce continent démuni, ont annoncé mercredi l'Organisation mondiale de la santé animale et les autorités nigérianes. AIDE FINANCIÈRE D'URGENCEL'éruption de grippe aviaire est survenue le 10 janvier, dans une batterie de poules pondeuses du village de Jaji, dans l'Etat de Kaduna, au nord du pays. Le virus a été identifié par un laboratoire de référence à Padoue (Italie) comme étant une souche hautement pathogène du H5N1 présentant les mêmes caractéristiques génétiques que la souche turque, elle-même très proche de celle du lac chinois de Qing Hai, foyer d'origine de l'épizootie. Les 6 000 volailles qui n'avaient pas été tuées par le virus ont été abattus, tandis que les autorités ont pris des mesures de mise en quarantaine de la zone et de contrôle des transports d'animaux dans le pays.Les experts craignaient depuis des mois une éruption d'influenza aviaire en Afrique : le lac Tchad et la vallée du Rift abritent de nombreux oiseaux migrateurs pendant l'hiver de l'hémisphère nord, ces mêmes oiseaux sauvages qui ont contribué à répandre la souche asiatique du virus H5N1 en Europe et au Proche Orient. Or, les conditions de vie y sont propices à une transmission de la volaille à l'homme, et le continent est mal équipé pour contenir une épizootie à grande échelle - il ne dispose pas d'une "infrastructure vétérinaire de surveillance, de détection et de contrôle suffisante", souligne le directeur-général adjoint de l'OIE, Jean-Luc Angot. L'OIE va préconiser une vaccination massive des volailles autour des foyers d'infection. Elle a dépêché une équipesur place avec l'agence des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et promet une aide financière d'urgence.MENACE DES OISEAUX MIGRATEURSAucun des dépistages menés par la FAO sur les oiseaux sauvages ne s'étant révélé positif, certains espéraient que les migrateurs malades seraient incapables de poursuivre leur long périple jusqu'à terme, épargnant l'Afrique. Mais "la contamination du Nigeria démontre que des oiseaux sauvages résistent au virus et sont capables de le transporter sur de longues distances", remarque le Dr Angot.D'où une inquiétude accrue pour l'Europe, que les oiseaux migrateurs regagneront au printemps. "Les risques de contaminations entre oiseaux sont d'autant plus élevés que la maladie est endémique", explique le médecin, pour qui "en Afrique, il y a de grandes chances que si la maladie s'installe, elle s'installe pour longtemps". Il craint que "si le virus atteint de petits élevages, qui constituent les revenus de la famille, les gens ne déclarent pas la maladie et même consomment les volailles".A l'apparition des premiers cas à Jaji, les vétérinaires ont d'abord cru à une sorte de choléra aviaire, a expliqué le ministre de l'agriculture nigérian. D'autres fermes ont été touchées dans l'Etat de Kano, où des vérifications sont en cours. Cela n'empêchait pas mercredi des ventes massives à prix réduits de volailles suspectes sur les marchés de Kano, selon le responsable d'une association d'éleveurs.L'Afrique du Sud, la Mauritanie et le Bénin ont réagi en interdisant l'importation de volailles en provenance du Nigeria.
