Accident Un nouvel accident de train, samedi, à l'ouest de Londres, a fait six morts et onze blessés Cinquième catastrophe ferroviaire en cinq ans en Grande-Bretagne Nouvelle catastrophe ferroviaire en Grande-Bretagne, la cinquième en cinq ans. Samedi, vers 18 h 20, heure locale, un train rapide de la First Great Western, assurant la liaison Londres-Paddington - Plymouth, est entré en collision avec une automobile arrêtée sur un passage à niveau non gardé à hauteur d'Ufton Nervet, dans le Berkshire, à l'ouest de la capitale. Sous la violence du choc, les huit voitures du convoi transportant quelque 300 passagers sont sorties de leurs rails. Six voyageurs sont morts et 61 autres ont été blessés, dont 11, grièvement. «Il est trop tôt pour savoir ce qui s'est passé mais le gouvernement mettra tout en oeuvre pour connaître les causes de cet accident», assure Alistair Darling, le ministre des Transports. Une fois n'est pas coutume, l'infrastructure ferroviaire gérée par Network Rail ne semble pas être en cause. L'automobile à l'origine du tragique épisode aurait été placée volontairement sur les voies par son pilote, dans une pulsion suicidaire. Si cette hypothèse – que la police de la Thames Valley n'infirmait ni ne confirmait, hier, est bien la bonne –, elle n'épargnera que partiellement Network Rail, selon Anthony Smith, directeur du Conseil des passagers du rail. «Inévitablement, des questions doivent être posées sur la sécurité des passages à niveaux non gardés», insiste-t-il. C'est aussi l'opinion de Bob Crow, secrétaire général du Rail Maritime and Transport (RMT), le puissant syndicat des transports. «Nous ne devrions plus avoir, en 2004, des véhicules traversant les voies», relève-t-il. Dans un premier temps, «les opérateurs doivent remplacer ces passages sans surveillance par des tunnels ou des ponts sur toutes les lignes à grande vitesse», dit-il, avant de «pourvoir à la suppression de toutes ces traversées à risque sur l'ensemble du réseau national». L'an dernier, 18 personnes sont mortes sur de tels passages. Dans un rapport publié en septembre dernier, l'Inspection des chemins de fer (HMRI) souligne que les 8 000 passages à niveau non gardés du réseau ferré constituent, potentiellement, la première cause de danger. «Si une personne est happée par un train, c'est la personne qui meurt. Mais si c'est une voiture, alors la collision peut aboutir à une catastrophe», écrivait Allan Sefton, le directeur de l'inspection. L'accident de samedi lui donne raison. En 1999, 31 personnes sont mortes dans une collision entre deux trains, non loin de la gare de Paddington. L'année suivante, 4 voyageurs périssent après qu'un train est sorti des voies. En 2001, c'est une fourgonnette tombée sur la voie ferrée, à Selby, dans le Yorkshire, qui provoque un déraillement et la mort de 10 voyageurs. En 2002, un train desservant le nord de l'Angleterre déraille à Potters Bar. Bilan : 7 morts et 70 blessés. L'accident d'Ufton Nervet illustre tragiquement la réputation d'insécurité qui colle, aujourd'hui, aux chemins de fer britanniques.
