Crise Un mort et des centaines d'arrestations dans une manifestation en Ethiopieun étudiant a été tué par accident et sept ont été grièvement blessés lors d'une émeute étudiante", a annoncé, lundi 6 juin, la télévision d'Etat éthiopienne, qui citait un communiqué de la police ne fournissant aucune précision sur les circonstances de la mort du jeune homme. Lors de cette manifestation, organisée dans la capitale, Addis-Abeba, contre les résultats partiels des élections legislatives du 15 mai, "520 étudiants et lycéens ont été arrêtés et sont actuellement en garde à vue", indique également le communiqué.Des témoins ont précisé que plusieurs des personnes arrêtées avaient pu s'enfuir quand le convoi des camions de police a été arrêté par un barrage routier installé par des habitants d'une banlieue d'Addis-Abeba. La police a alors tiré en l'air pour empêcher les personnes arrêtées de prendre la fuite.Avant l'intervention de la police, qui avait préalablement sorti les journalistes du campus, on pouvait entendre les étudiants, encerclés dans l'université par les forces de l'ordre, scander des slogans accusant les autorités d'avoir manipulé les résultats des dernières élections.VICTOIRE CONTESTÉE Les manifestants contestent en effet la victoire du Front démocratique révolutionnaire du peuple éthiopien (FDRPE), au pouvoir depuis quatorze ans, et de ses alliés, qui auraient obtenu la majorité absolue des sièges lors du scrutin du 15 mai. "Nous allons nous battre contre [les représentants du] parti qui prétend avoir gagné, alors que les électeurs ont clairement fait savoir qu'ils ne les avaient pas élus", pouvait-on lire sur un des tracts estudiantins. Un nouveau tour de scrutin a dû être organisé dans six circonscriptions à la suite de fraudes, et les enquêtes ouvertes à la suite d'irrégularités ont retardé la proclamation définitive des résultats, désormais prévue le 8 juillet. Le porte-parole de la Coalition pour l'unité et la démocratie (CUD), principale formation de l'opposition, a également annoncé que le gouvernement avait assigné à domicile un candidat élu du parti, Lidetu Ayalew, en l'accusant d'avoir orchestré les manifestations. "En fait, nous avons contacté les étudiants par téléphone pour essayer d'apaiser la situation, mais nous avons essuyé un refus", a expliqué Bebebe Eshetu. Lors d'une précédente manifestation à l'université d'Addis-Abeba en 2001, pour réclamer plus de liberté en matière politique et d'éducation, la police avait tiré sur la foule et fait plus de 40 morts et 250 bles
