Catastrophe Un marché moscovite s'effondre : au moins 49 morts Les causes restaient encore inconnues hier. «une surcharge de neige, ou bien la corrosion, je ne sais pas, personne ne vérifiait» : la voix tranquille, l'architecte Nodar Kantcheli, auteur du marché Baumansky de Moscou, expliquait ainsi hier à la télévision russe les causes possibles de l'effondrement du bâtiment. Sans doute une centaine de marchands se trouvaient dans cette immense rotonde en béton hier vers 5 heures du matin quand le toit s'est effondré. Au moins 49 morts et 29 blessés étaient dénombrés hier soir par les autorités russes qui ont annoncé peu après 19 heures avoir «examiné tout le site» et «terminé les recherches». La plupart des victimes sont des marchands, surtout originaires du Caucase, qui, à cette heure matinale, se livrent au commerce de gros ou dorment sur place. L'hypothèse d'un attentat a très vite été écartée, aucun bruit d'explosion n'ayant été entendu. Pour Moscou, et particulièrement pour Nodar Kantcheli, qui errait hier dans les décombres, cette catastrophe est d'autant plus choquante qu'elle est la deuxième de ce type en deux ans. Le 14 février 2004, c'est la coupole vitrée d'un autre bâtiment dessiné par l'architecte, le parc aquatique Transvaal, qui s'était effondré. Bilan : 28 morts. Construit dans les années 70, le marché Baumansky était une construction assez osée, surmontée d'une vaste coupole en béton armé suspendue par câbles. Son vieillissement était visible à l'oeil nu, sous forme notamment de fissures. Nodar Kantcheli est un spécialiste des coupoles. Il a notamment dessiné celles de la cathédrale Christ-Sauveur, du centre commercial du Manège ou du complexe Gostini Dvor à Moscou. Après l'effondrement du parc Transvaal, il avait été chargé en mai d'un nouveau chantier très important, celui de la couverture du stade Loujniki. «Ce bâtiment a tenu pendant trente ans», rappelait hier l'architecte, montrant les ruines du marché Baumansky et suggérant que les origines du drame seraient plutôt à chercher dans le mauvais entretien du bâtiment. Le parquet de Moscou disait hier considérer trois causes possibles : mauvais entretien, accumulation de neige ou erreur de design.