Annonce Un hôpital londonien se prépare à réaliser la première greffe complète du visageQuelques semaines à peine après les premières greffes partielles de visage réalisées en France et en Chine, l'équipe de Peter Butler, un chirurgien londonien, est sur le point d'obtenir le feu vert à une première greffe faciale complète. Spécialiste en chirurgie reconstructive, le professeur Butler travaille sur ce projet depuis près de 10 ans déjà, au Royal Free Hospital de Hampstead, au nord de Londres. Le dernier obstacle pourrait être levé mercredi, lors de la réunion du comité d'éthique de l'hôpital. Le délai de réflexion du comité pourrait cependant aller jusqu'à 60 jours, a précisé, dimanche, le docteur Michael Pegg, son président, dans les colonnes de l'Observer."La question n'est plus de savoir si cela aura lieu, mais quand", a assuré, de son côté, le professeur Butler, optimiste, toujours dans l'Observer, soulignant le succès en novembre, en France, de l'opération effectuée sur Isabelle Dinoire, cette femme défigurée par son chien.29 PERSONNES PRÉSÉLECTIONNÉESMais le travail envisagé par le chirurgien londonien serait d'une plus grande ampleur que celui réalisé par l'équipe du professeur Bernard Duvauchelle. Si Isabelle Dinoire avait subi une greffe du triangle nez-lèvres-menton, c'est un visage complet qui serait transplanté par l'équipe britannique.Après avoir reçu, dès décembre, le droit de chercher le patient idéal, le professeur Butler a déjà présélectionné 29 personnes. C'est un homme de 22 ans, grièvement brûlé dans son enfance, qui semble présenter les qualités requises. "Sélectionner le bon malade est très important, cela doit être quelqu'un capable de tenir le choc psychologiquement", a insisté le chirurgien, assurant que son but "n'est pas d'être le premier" d'une quelconque "course contre la montre".Peter Butler avait déjà demandé le feu vert pour une telle opération en 2003, sur une jeune Irlandaise de 14 ans. Mais l'Ordre des chirurgiens s'était interposé, mettant en avant les risques de troubles de la personnalité chez la patiente.UN VISAGE HYBRIDESelon les recherches de l'équipe londonienne, le nouveau visage du malade serait en fait hybride, entre celui du donneur et celui du greffé. Et, d'après des simulations informatiques, les familles des donneurs ne reconnaîtraient pas leurs proches décédés dans le visage des greffés.Si le Royal Free Hospital parvenait à être le premier à mener à terme une telle opération, il devancerait l'équipe du professeur Maria Siemionow à Cleveland, dans l'Ohio (Etats-Unis). Forte de l'approbation des autorités médicales donnée en octobre 2004, celle-ci n'a pas encore sélectionné le patient final.Lors de sa plaidoirie devant le comité d'éthique, mercredi, l'équipe du professeur Butler devrait être accompagnée par Simon Weston, un ancien combattant britannique de la guerre des Malouines, victime de graves brûlures au visage. Auparavant opposé à une telle opération, il a changé d'avis après avoir vu les travaux des médecins.Actuellement, deux patients dans le monde ont subi une greffe partielle de visage : Isabelle Dinoire, en France, en novembre 2005, et Li Guoxing, un paysan chinois de 30 ans défiguré par un ours, en avril 2006.
