Attaque Un hélicoptère bulgare abattu au nord de Bagdad, 11 morts la compagnie Heli Air, propriétaire de l'hélicoptère, rapporte que les trois membres d'équipage bulgares, six civils américains et deux gardes du corps, dont la nationalité n'a pas été précisée, ont péri dans cette attaque, la première contre un appareil civil depuis l'invasion américaine en mars 2003. "Aujourd'hui, (...) un hélicoptère MI-8 qui appartient à la compagnie bulgare Heli Air a été abattu avec un équipage bulgare à son bord", a déclaré le ministère de la défense bulgare dans un communiqué, citant des informations de son armée, dont le retrait définitif d'Irak est attendu d'ici à la fin de l'année. De son côté, un responsable de l'ambassade américaine dans la capitale irakienne a déclaré que "les six passagers [américains] qui ont été tués sont des employés de Blackwater". Blackwater est une firme de sécurité qui fournit notamment une protection rapprochée pour les personnalités américaines et irakiennes. L'appareil volait à proximité de la ville de Tarmiya, à environ 40 km au nord de Bagdad, lorsqu'il a été touché par une roquette RPG, a précisé l'armée américaine. Les insurgés irakiens prennent fréquemment pour cible des appareils de l'armée américaine, dont ils ont déjà abattu plusieurs hélicoptères. L'attentat a été revendiqué sur un site Internet islamiste par l'Armée islamique en Irak, l'un des groupes de la guérilla anti-américaine les plus actifs dans le pays. LA FRANCE "PRÉOCCUPÉE" En janvier 2004, 31 marines mouraient lors du crash d'un hélicoptère militaire américain, dans l'ouest de l'Irak. Le même mois, deux autres soldats américains trouvaient la mort dans l'accident de leur hélicoptère dans la région de Bagdad. Par ailleurs, le 30 janvier dernier, la chute d'un avion Hercules C-130 de la Royal Air Force au nord de Bagdad, que deux groupes islamistes ont affirmé avoir abattu, causait la mort de dix militaires (neuf Britanniques et un Australien). Une enquête est en cours. L'attaque de jeudi survient dans un climat de recrudescence générale de la violence à travers le pays.Trois employés étrangers - un Américain, un Canadien et un Australien - ont été abattus mercredi sur la route menant à l'aéroport de Bagdad, a annoncé dans un communiqué leur employeur, la société de sécurité Edinburgh Risk. Des insurgés ont ouvert le feu à l'arme légère sur leur convoi. Une quatrième personne a été blessée. La police irakienne a rapporté jeudi qu'une bombe visant des employés occidentaux sous contrat avait explosé sur le même axe routier, faisant deux morts, dont on ignore les nationalités. La branche irakienne d'Al-Qaida, dirigée par l'activiste jordanien Abou Moussab Al-Zarkaoui, a revendiqué cet attentat. Face à ce climat de violences, la France a fait part jeudi de sa "préoccupation", estimant que la "population civile" était la première victime des attentats meurtriers qui se sont multipliés ces derniers jours. Paris "réitère ses appels au calme et à la retenue", a déclaré le ministère des affaires étrangères. Sur le plan politique, les négociations pour la formation du nouveau gouvernement irakien se poursuivent près de trois mois après les élections nationales du 30 janvier. Le président Jalal Talabani a déclaré ne plus s'attendre à ce que le gouvernmement soit formé ce jeudi, comme il l'avait espéré la veille. M. Talabani a précisé à la chaîne de télévision CNN Turk que les discussions continuaient sur "l'attribution de certains portefeuilles" afin, notamment, d'inclure les sunnites au sein du gouvernement. "Nous voulons que l'ensemble du pays soit représenté, y compris ceux qui ne le sont pas au Parlement, comme les Turcomans et les chrétiens", a-t-il ajouté.