Annonce Un frère d'Oussama Ben Laden convoqué par la justice française Yeslam Ben Laden , le demi-frère d'Oussama Ben Laden résidant en Suisse, est convoqué à Paris, en qualité de témoin, lundi 27 septembre, par le juge d'instruction Renaud Van Ruymbeke au sujet de ses liens financiers avec le commanditaire des attentats du 11-Septembre aux Etats-Unis. Cette audition intervient dans le cadre d'une enquête ouverte, le 5 décembre 2001, sur des soupçons de blanchiment lors de mouvements financiers effectués, via Paris, entre des sociétés du groupe Saudi Investment Company (SICO), dirigé par Yeslam Ben Laden, qui gère une partie des actifs du groupe familial Saudi Binladin Group (SBG). Yeslam Ben Laden, déjà entendu par le magistrat, avait indiqué qu'il n'avait plus de contact avec son demi-frère depuis une vingtaine d'années. Il avait assuré, dans un courrier adressé au Monde, que l'activité de sa société s'était limitée à des investissements sous forme de souscription de fonds communs de placement proposés par des établissements bancaires de renom. Le 6 septembre, un expert collaborant avec les autorités judiciaires suisses, Jean-Charles Brisard, a pourtant transmis au juge Van Ruymbeke des éléments qui semblent contredire cette version. Selon lui, la justice helvétique a obtenu de la banque UBS, à Genève, dans le cadre de ses propres investigations, des documents démontrant que Yeslam et Oussama Ben Laden avaient disposé dans cet établissement, entre 1990 et 1997, d'un compte commun. Ouvert le 17 août 1990, ce compte figurait, selon M. Brisard, qui travaille pour les avocats des familles des victimes du 11 septembre 2001, parmi 54 autres créés pour héberger des actifs de la famille Ben Laden. Les documents de l'UBS indiquent, selon lui, qu'Omar et Haider Ben Laden, deux autres frères d'Oussama, ont déclaré son ouverture. Le 20 août 1990, un premier versement de 450 000 dollars y a été effectué, seuls Yeslam et Oussama étant autorisés à signer les documents y afférant. Enfin, l'UBS précisait au parquet général de Berne qu'Oussama Ben Laden en était l'unique "bénéficiaire économique". Les avocats suisses de Yeslam Ben Laden, Mes Pierre Depreux et Vincent Solari, sollicités vendredi 24 septembre, n'ont pas souhaité fournir de précisions sur cette convocation. Leur client a déjà démenti, publiquement, toute activité de blanchiment ou l'existence "d'une porosité financière" entre sa société et les activités de son demi-frère. Ni lui ni son groupe SICO ne font l'objet, à ce jour, de poursuites judiciaires. Jacques Follorou