Fait divers Un enfant de onze ans victime d'une balle perdue à la Courneuve Le maire communiste de la Courneuve, en Seine-Saint-Denis, Gilles Poux, a dit son souhait que la police «investisse un peu» la cité des 4 000 pour y «faire cesser les trafics», après la mort d'un enfant de 11 ans tué dimanche de deux balles. «Il faudrait qu'on investisse un peu les lieux pour faire cesser ces trafics qui conduisent à de tels drames», a estimé l'élu sur RMC. «Dans ce secteur-là, il m'avait été signalé à plusieurs reprises qu'il y avait effectivement des gens qui avaient des armes à feu», a précisé M. Poux. «J'en ai fait part naturellement aux services de police, qui sont au courant également, qui savent qu'aujourd'hui, malheureusement, on n'est plus dans la même situation qu'il y a vingt ans, où ça se réglait à coups de poings», a-t-il ajouté. Un enfant de onze ans a été mortellement blessé hier de deux balles, en bas de chez lui, à La Courneuve en Seine-Saint-Denis, vraisemblablement victime de tirs qui ne lui étaient pas destinés, lors d'un règlement de comptes entre bandes rivales, selon les premiers éléments de l'enquête. Le garçon, prénommé Sidi Ahmed, se trouvait au pied de la tour qu'il habitait, dans la cité des 4.000, lorqu'il a été atteint dimanche vers 13h par deux balles d'une arme de poing de calibre 9 mm qui n'a pas été retrouvée. Une balle a touché le coeur, l'autre la trachée. Transporté et hospitalisé à l'hôpital Avicenne de Bobigny, l'enfant est décédé vers 16h40. «A priori les balles ne lui étaient pas destinées», a indiqué une source policière. «On peut légitimement penser que l'enfant s'est trouvé au milieu de deux bandes qui voulaient régler leurs comptes», a-t-on ajouté de même source. Des témoins directs de la scène ont expliqué que des membres de deux familles, depuis longtemps rivales, seraient à l'origine du drame, et que le ou les auteurs des coups de feu seraient connus de toute la cité. La police n'a pas démenti ces informations. Selon l'oncle de la jeune victime, l'enfant allait nettoyer la voiture de son père lorsque les coups de feu ont retenti, rue Honoré-de-Balzac. Il serait alors entré dans le véhicule avant que sa mère, affolée, ne lui demande d'en sortir pour venir se mettre à l'abri. C'est en sortant qu'il aurait été atteint par les coups mortels. Son père, Belkacem Hammache, habitant au 5e étage, se trouvait chez lui: «J'ai entendu les coups de feu, j'ai regardé par la fenêtre et j'ai vu mon fils s'écrouler par terre», a-t-il expliqué, après s'être rendu au commissariat pour porter plainte. La victime était un «enfant calme» et un «excellent élève de CM2» qui n'avait jamais été mêlé à une bagarre, selon des jeunes qui étaient dans la même école que lui. La police judiciaire est en charge de l'enquête. Elle doit entendre de nouveau le père de l'enfant qu'elle a convoqué lundi. Par crainte d'éventuels débordements en soirée dans la cité, le dispositif policier a été renforcé pour la nuit de dimanche à lundi.