Procès Un éducateur condamné à 18 ans pour viol et maltraitances sur enfants Un éducateur de 51 ans a été condamné mercredi soir par la cour d'assises du Bas-Rhin à 18 ans de réclusion criminelle pour le viol d'un garçon de 11 ans, des agressions sexuelles et des maltraitances sur une trentaine d'enfants dont il avait la charge dans un foyer pour enfants en difficultés de Strasbourg.L'avocat général avait requis 15 ans de réclusion, à l'issue des quatre jours de procès qui s'était déroulé à huis clos, à la demande de l'une des parties civiles.Philippe Gobreau, employé comme éducateur-instituteur au foyer Charles-Frey depuis 1977 jusqu'à l'éclatement de l'affaire en 2001, niait le viol mais reconnaissait éprouver une "attirance" et une "excitation" pour les jeunes enfants. Il a été reconnu coupable d'avoir violé à plusieurs reprises et d'avoir imposé des attouchements sexuels à un de ses élèves, en 1997-1998, alors que celui-ci était âgé de 11 à 12 ans.Il a également été condamné pour avoir donné des "fessées déculottées" ou pour avoir imposé des attouchements à quatre autres enfants, à partir de 1992, et d'avoir donné des fessées, des coups de pied, de poing, de règle, de bâton ou de ceinture à 27 enfants, avec lesquels il s'enfermait, pour certains, dans un cagibi, ou à qui il enfonçait les doigts dans la gorge.Me Didier Reins, avocat de l'éducateur, avait plaidé l'acquittement concernant le viol, contesté par son client, et la "clémence du jury" concernant les pratiques violentes qui "étaient habituelles au foyer Charles-Frey" et pas uniquement reprochables à Philippe Gobreau, selon lui.Me Reins a indiqué mercredi soir son intention de faire appel du verdict.Le responsable de l'externat et le directeur du foyer Charles-Frey à l'époque des faits, aujourd'hui âgés de 51 et 57 ans, doivent être par ailleurs ultérieurement poursuivis devant le tribunal correctionnel pour n'avoir pas dénoncé les faits, bien que le comportement violent de M. Gobreau leur eût été signalé à de nombreuses reprises par une partie du personnel du foyer et par certains parents d'élèves.Le premier d'entre eux devra en outre répondre lui-même de maltraitance envers plusieurs enfants.