Annonce Un commando pour une fillette de 4 ansDes policiers ont pris d'assaut jeudi matin une maternelle des Adrets-de-l'Esterel dans le Var pour venir chercher Charlotte, 4 ans, au cœur d'une affaire de divorce franco-américain. Maire, personnels et parents se sont interposés et ont placé la fillette sous leur protection. Bagarre générale autour d'une enfant d'un couple séparé (23/09/2004)Charlotte a 4 ans. Jeudi matin, ses camarades de maternelle ont vu des policiers escalader la grille de l'école pour venir la chercher afin de la rendre à son père, un Américain vivant à New York. "Un véritable commando", selon le maire du village, le docteur Nello Broglio, rapidement intervenu sur place. "A 9h30, ils sont arrivés comme des cow-boys au milieu des enfants affolés. Le personnel communal s'est interposé", a-t-il déclaré à tf1.fr. Le procureur Christian Girard en personne s'est déplacé pour venir prendre la fillette. Très vite, une chaîne humaine, composée des membres de la famille de Charlotte, de parents d'élèves, de l'institutrice et du personnel empêchent les policiers de passer. Pendant ce temps, la fillette est sortie par une fenêtre et cachée dans le bureau de la directrice, tandis que le maire protège le passage. "Ca criait dans tous les sens, raconte-t-il, encore ému. On se serait cru lors d'une prise d'otages. Les enfants sont traumatisés". Un traumatisme pour les enfantsDes gendarmes arrivent en renforts, mais contrairement à leurs collègues, refusent d'entrer dans l'école. Delphine Micoud, présidente du comité de soutien qui vient en aide à Sophie, la mère de Charlotte, confirme à tf1.fr, la violence de l'intervention : "Plusieurs personnes sont blessées dont la grand-mère de Charlotte, qui a un hématome au visage et des côtes enfoncées". Dans la soirée, une cellule de soutien psychologique doit venir en aide aux enfants, très choqués. Et c'est les parents de tout un village qui vont un à un, porter plainte. Quant à la mère de la fillette, placée en garde à vue à Toulon, elle a été mise en examen en soirée à Draguignan, mais laissée en liberté sous contrôle judiciaire. Charlotte est au cœur d'une affaire judiciaire qui se joue entre les Etats-Unis et la France, entre ses parents : ils ont divorcé et se déchirent pour la récupérer. Depuis 2 ans, la petite fille vit avec sa mère. Mais le père, David W., de nationalité américaine, a entamé une procédure pour enlèvement d'enfant dans son pays. Sophie explique qu'elle s'est enfuit après avoir demandé le divorce pour échapper à son mari violent. Imbroglio judiciaireEn mai, un premier jugement de la cour d'appel d'Aix en Provence donne raison au père et ordonne le renvoi de la fillette aux Etats-Unis. Mais le 2 août, un juge pour enfants du tribunal de Draguignan, saisi par Sophie, lui accorde six mois de sursis, en demandant une évaluation psychologique de la fillette. Personne ne comprend l'intervention de jeudi matin. Selon le comité de soutien, le juge des enfants en charge de ce dossier s'est dit "outré de cette action commando"."Charlotte est sous la protection du village"Joint par tf1.fr, le parquet de Draguignan s'est refusé à tout commentaire. Au village, personne ne comprend l'acharnement du procureur dans cette affaire. "Faire passer l'affaire d'Etat avant celle des enfants en intervenant de cette façon, montre l'inconscience de ces gens" a déclaré le maire. Quant à la fillette, "elle a été placée sous la protection du village". A l'abri des forces de l'ordre, Charlotte tente de se remettre de ce qu'elle a vu
