Fait divers Un collégien de Meaux est mort à la suite d'une altercation avec deux élèvesUn élève de 12 ans est mort, jeudi 21 décembre après-midi, à la suite d'une altercation avec deux autres élèves de 6e, au collège Albert-Camus de Meaux, en Seine-et-Marne, a-t-on appris auprès de la police judiciaire de Versailles, qui enquête sur l'affaire. Karl, la victime était le fils du gardien de cet établissement classé en ZEP.Deux classes de 6e achevaient un cours d'éducation physique quand une bagarre a éclaté entre la victime et deux élèves, vers 12 h 30, dans un gymnase mis à disposition par la municipalité. Le garçon a reçu des coups, à la tête et aux côtes, avant de tomber au sol, inconscient, précise le SRPJ de Versailles. Il ne s'est plus réveillé. Deux collégiens, un garçon et une fille de 11 ans, ont été placés en rétention au commissariat de Meaux et entendus par la police. "L'auteur principal des coups" est d'abord rentré chez lui, sans vouloir fuir, selon le parquet. Il a été interpellé à son domicile dans l'après-midi. A l'issue d'une garde à vue de douze heures, prolongeable de douze heures, "les deux mineurs devraient être présentés" à un juge, selon le SRPJ.Les circonstances exactes de l'altercation restent floues. Un attroupement s'est formé, mais les élèves curieux ont plus cherché à séparer les belligérants qu'à en rajouter, a précisé jeudi la police judiciaire de Versailles : "C'est une situation banale en cas de bagarre dans un collège, dont l'issue est malheureusement tragique."Pourtant, le site du Figaro, qui a révélé l'information, a décrit une scène plus proche d'un acharnement collectif, précisant que la victime avait reçu un coup de poing avant que "d'autres enfants le rouent de coups". Selon une élève qui s'est approchée de la scène après que la victime soit tombée au sol, "cinq garçons se sont rués" sur Karl, le soulevant de terre, avant de se rendre compte qu'il ne bougeait plus, rapporte Le Parisien vendredi."SOUS LE CHOC" La victime serait décédée d'un arrêt cardiaque. L'élève est mort sur place, au bout de deux ou trois minutes. "Le professeur s'est immédiatement porté à son secours mais il était déjà inanimé", a déclaré Jean Lafontan, secrétaire général du Snep-FSU, majoritaire chez les professeurs d'EPS, précisant que le jeune enseignant était "sous le choc".Le SRPJ de Versailles précise également qu'un différend existait apparemment "depuis quelques jours" entre la victime et les deux élèves, sans vouloir donner de détails sur sa nature. Selon une source policière, l'enfant victime aurait, pendant le cours de handball, pris le ballon plusieurs fois ballon aux éleves avec lesquels il était en conflit. La police judiciaire a commandé une autopsie. Elle va entendre les conseillers d'éducation et le personnel du collège, où l'émotion est grande. Une cellule psychologique a été organisée sur place.Le ministre de l'Education nationale, Gilles de Robien, s'est dit jeudi "très choqué" et a exprimé sa "compassion à la famille et à la communauté éducative". Le président de la FCPE, principale fédération de parents d'élèves, Hamana Farride, a estimé que "le professeur aurait dû intervenir pour séparer les élèves et protéger les enfants", dénonçant "un gros problème d'encadrement et de vigilance". Selon le syndicat Snes-FSU, les enseignants du collège alertaient "depuis deux mois" leur hiérarchie à propos des problèmes de violence et du manque de personnels dans l'établissement.
