Assassinat Un chef d'une milice tchétchène prorusse tué à Moscou par des policiers venus de Grozny Tué, à Moscou, de plusieurs balles dans la tête tirées par des policiers tchétchènes embusqués, armés de lance-grenades et de pistolets automatiques, le chef d'une milice tchétchène prorusse, Movladi Baïssarov, ne faisait pas l'objet d'un mandat d'arrêt, a indiqué, mardi 20 novembre, le parquet de Grozny. Les télévisions russes ont largement montré, ce week-end, des images du corps de cet ancien officier du FSB (services secrets russes de sécurité, ex-KGB), selon la carte de lieutenant-colonel retrouvée sur lui : la victime, baignant dans une flaque de sang au beau milieu de l'avenue Leninski, une artère très fréquentée de la capitale. Selon la version officielle, l'homme a été tué, samedi, par les policiers tchétchènes au moment où il sortait une grenade de sa poche. La scène était attentivement suivie par une équipe russe du service de lutte contre la criminalité organisée (Oubop). Postés de l'autre côté de l'avenue, les policiers russes sont accourus après l'intervention de leurs collègues tchétchènes. C'est la première fois qu'une opération spéciale de ce type - très courante en Tchétchénie - est menée en plein jour à Moscou par des policiers tchétchènes venus de Grozny. Pour la forme, le parquet de l'arrondissement moscovite (l'arrondissement où le président russe, Vladimir Poutine, est enregistré et voté) a ouvert une enquête criminelle sur les circonstances de l'opération. Officier du FSB de longue date, Movladi Baïssarov dirigeait en Tchétchénie une force paramilitaire prorusse spécialisée dans les enlèvements et les liquidations. Longtemps basé dans une ancienne ferme collective laitière, non loin de Grozny, ce bataillon était appelé "l'escadron de la mort" par les habitants de la capitale. Jadis proche de l'ancien président tchétchène pro-russe Akhmad Kadyrov, Movladi Baïssarov a vu récemment son bataillon démantelé par le fils de son ancien acolyte, Ramzan Kadyrov, aujourd'hui premier ministre. Opposé à M. Kadyrov, qu'il accuse de mener la Tchétchénie au chaos, Movladi Baïssarov s'était établi récemment à Moscou. Il y évoluait librement, protégé par ses contacts au sein du FSB qui lui ont signifié quelques heures avant sa mort qu'il ne pouvait plus compter sur leur protection.