Annonce "Un bon accord pour l'Europe et la France" Après l'adoption à l'arraché de la première Constitution européenne, Jacques Chirac a défendu les avancées de ce texte dans une déclaration solennelle à la presse. Il ne s'est en revanche toujours pas prononcé sur sa procédure de ratification par la France. La France estime avoir préservé l'essentiel au sommet de Bruxelles avec l'adoption de la première Constitution européenne, même si Paris a dû faire des concessions notamment au Royaume-Uni et a échoué à imposer son candidat à la tête de la Commission. L'accord auquel sont parvenus les 25 vendredi soir au terme de longues tractations est "un bon accord pour l'Europe et la France", a affirmé le président Jacques Chirac au sortir de la réunion. C'est "un jour important pour l'Europe". C'est même "un jour historique, sans vouloir abuser des grands mots", a-t-il renchéri. Quelques heures après la fin du sommet, le chef de l'Etat a tenu à expliquer aux Français les avancées de ce texte, dans une déclaration solennelle à la presse dans laquelle il assure que la France pèsera désormais d'un plus grand poids en Europe. Pour la France, l'essentiel était de parvenir à l'adoption d'un texte permettant le fonctionnement de cette Europe élargie à 25 et bientôt 27 ou 28. Paris, comme pour Berlin, son principal allié, jugeait primordial que le traité s'avère au final le plus proche possible du projet initial élaboré par la Convention sur l'avenir de l'Europe présidée par Valéry Giscard d'Estaing. Mais Jacques Chirac craignait que de petites concessions en "reculs", on détricote le projet de la Convention qui était parvenue à un équilibre. Il avait mis en garde dès vendredi matin ses pairs du Conseil européen : "Nous n'accepterons pas de dégrader davantage ce qu'a proposé la présidence irlandaise" de l'UE. Des institutions plus cohérentes, plus efficaces Après l'adoption à l'arraché de la Constitution, le président français a jugé "le résultat satisfaisant" en insistant sur les avancées : coopérations renforcées, présidence stable du Conseil européen, création d'un ministre des Affaires étrangères de l'UE qui donnera "plus de cohérence à l'action extérieure de l'Europe", votes à la double majorité (Etats et population) qui devraient assurer "une plus grande capacité à décider et une plus grande démocratie". La réduction à partir de 2014 du nombre de commissaires rendra la Commission "plus efficace", a-t-il estimé, en évitant que les commissaires ne soient "là que pour porter leurs petites interventions nationales". Quant à la question de la ratification de cette nouvelle Constitution par la France, par la voie parlementaire ou par la voie référendaire, le président français s'est à nouveau donné du temps pour choisir : "Je prendrai ma décision en temps utile. Je le ferai en responsabilité, en conviction, dans l'intérêt de la France, de la démocratie et des Français".