Attentat Un attentat-suicide à Kaboul fait neuf morts, l'Allemagne maintient son contingent en AfghanistanNeuf personnes ont été tuées et 28 blessées dans un attentat-suicide devant un centre d'entraînement de l'armée afghane, mercredi 28 septembre, à Kaboul, a annoncé le ministère afghan de la défense. L'attentat a été commis par un kamikaze à moto qui s'est fait exploser devant l'installation militaire, située dans le nord de la capitale afghane.Cet attentat, qui fait suite à une période de calme relatif dans la ville, est la première attaque importante en Afghanistan depuis les élections législatives historiques du 18 septembre. "Peu après 16 h 30 (14 heures à Paris), un homme à moto a commis un attentat-suicide devant le centre d'entraînement militaire de Kaboul", a déclaré à l'AFP le porte-parole du ministère de la défense, Mohammed Zahir Azimi. "Les premières informations font état de neuf morts et vingt-huit blessés. Quatre des morts sont des soldats de l'Armée nationale afghane et les autres sont en cours d'identification", a-t-il ajouté.Le porte-parole a précisé que le kamikaze était un homme portant un uniforme militaire. "Trois véhicules ont été détruits et la route a été fermée", a-t-il dit.Un témoin de la scène a raconté qu'il avait vu la moto s'écraser contre le parking du centre. "J'ai vu une explosion et des victimes. Deux bus ont pris feu", a dit ce témoin à un journaliste de l'AFP sur les lieux de l'attentat. "C'était une heure de pointe et de nombreux officiers et soldats quittaient la base", a-t-il expliqué.Les victimes seraient tous des Afghans, dont aucun n'était employé par les forces internationales présentes dans le pays.MISSION DE PAIX UNIQUEMENTMalgré les violences dans le pays, le Bundestag (chambre des députés allemands) a prolongé mercredi d'un an la présence dans le nord de l'Afghanistan de plus de 2 000 soldats allemands, qui verront leurs compétences étendues sans participation à la lutte contre le trafic de drogue.La prolongation du mandat de la Bundeswehr, qui arrivait à échéance le 13 octobre, a été largement approuvée.2 250 soldats allemands sont actuellement déployés dans ce pays dans le cadre de l'ISAF, la Force internationale d'assistance à la sécurité de l'OTAN en Afghanistan. Ils se trouvent dans la région de Kaboul, ainsi qu'à Kunduz et Faizabad où ils participent à des équipes militaro-civiles de reconstruction provinciale (PRT).Le ministre de la défense, Peter Struck, a prévu d'augmenter le contingent allemand de l'ISAF à un maximum de 3 000 soldats, et d'étendre la zone de déploiement du contingent allemand dans tout le nord du pays. Les soldats allemands pourront venir momentanément prêter main forte à des équipes de reconstruction provinciale d'autres pays qui le leur demanderaient dans le sud et l'ouest du pays.M. Struck a affirmé qu'il ne s'agissait pas d'une mission de guerre, et qu'il n'y aurait pas de mélange avec la lutte multinationale antiterroriste qui se poursuit, sous la conduite des Etats-Unis, dans le sud du pays, contre les talibans et les réseaux d'Al-Qaida.La lutte contre la production et le trafic de l'opium ne rentre pas dans le mandat des soldats allemands, comme le réclament des organisations humanitaires. "Le combat contre la drogue est l'affaire des Afghans (...) Nous nous tiendrons à leurs côtés avec notre logistique. Mais nos soldats ne mèneront pas une lutte directe contre les trafiquants", a dit le ministre à la chaîne publique ZDF.L'Allemagne veut éviter d'affronter les barons de la drogue, puissants dans le nord, alors que ses soldats sont engagés dans une mission de paix. 17 soldats allemands ont été tués en Afghanistan, soit accidentellement, soit dans des attentats, depuis le début de leur présence en 2001.Des orateurs des groupes parlementaires, droite et gauche confondues, ont approuvé la présence des soldats allemands dans le cadre de la mission de reconstruction en Afghanistan, décidée par le gouvernement social-démocrate/écologiste de Gerhard Schröder, en estimant qu'y renoncer serait faire le jeu du terrorisme islamiste.
