Attentat Un attentat contre l'armée irakienne à Bagdad a fait dix morts Après trois jours de répit, la violence est revenue lundi matin dans la capitale irakienne, où deux voitures piégées ont explosé, l'une d'elles faisant dix victimes parmi des recrues de l'armée irakienne. Au moins dix personnes ont été tuées et 76 blessées dans l'explosion d'une voiture piégée, lundi matin, devant un centre de recrutement de l'armée irakienne à Bagdad, selon un nouveau bilan de source hospitalière. "Nous avons dix morts et 76 blessés", a déclaré à l'AFP un médecin de l'hôpital Yarmouk, après avoir fait état dans un premier temps de 8 tués et 50 blessés. L'attaque a eu lieu à l'extérieur du centre, dans le quartier Mansour, près de la "zone verte", un secteur ultra-sécurisé où se trouvent l'ambassade des Etats-Unis et le siège du gouvernement irakien, a indiqué un lieutenant de l'armée irakienne. Un porte-parole militaire américain a affirmé que l'explosion avait eu lieu à 8 h 47 (6 h 47 à Paris) et "n'a(vait) pas fait de victimes américaines". Près de 400 recrues de l'armée irakienne étaient rassemblées dans le centre lorsque l'attaque a été perpétrée, a expliqué à l'AFP l'un des admis à l'hôpital Yarmouk. "Je suis venu avec 109 de mes amis de Nadjaf pour nous enrôler dans l'armée", crie Wafi Mohammad, 32 ans, qui cherche hystériquement ses camarades parmi les victimes amenées à l'hôpital. Une deuxième explosion a secoué le centre de Bagdad vers 9 h 30 (7 h 30 à Paris), envoyant une colonne de fumée dans le ciel. Selon un porte-parole du ministère de l'intérieur, il s'agit d'une deuxième voiture piégée. Un double attentat-suicide à la voiture piégée avait visé, le 30 septembre, l'inauguration d'une station de pompage des eaux usées au sud-ouest de Bagdad, faisant 42 morts, dont 34 enfants. En outre, l'un des directeurs généraux du ministère des sciences et de la technologie irakien et une fonctionnaire ont été abattus par des tirs d'inconnus lundi matin à Bagdad, a annoncé le porte-parole du ministère de l'intérieur. Les deux personnes ont été tuées dans leur voiture alors qu'elles se rendaient à leur bureau au siège du ministère, selon la même source. Enfin, trois Irakiens ont été tués et neuf autres blessés dans l'explosion d'une voiture piégée lundi à Mossoul, a-t-on appris de source hospitalière. Selon un médecin de l'hôpital général de Mossoul, la voiture piégée semble avoir explosé prématurément dans le quartier Wadi Hajar, dans le sud de la ville. Mossoul, à 370 kilomètres au nord de Bagdad, est le théâtre de fréquentes attaques menées contre la police et la Garde nationale irakiennes, ainsi que contre la Force multinationale. Le 29 septembre, une voiture piégée avait explosé au passage d'un convoi militaire américain dans la ville, faisant six blessés parmi les soldats américains et deux parmi les civils irakiens. INTENSIFICATION DES RAIDS AÉRIENS SUR FALLOUJA Par ailleurs, l'armée américaine a indiqué avoir effectué lundi à l'aube deux raids aériens sur des repaires présumés de rebelles à Fallouja, qui ont fait 11 morts, selon un nouveau bilan de l'hôpital local. Dernièrement, l'armée a intensifié les raids sur Fallouja, en menant plus d'un par jour sur des repaires présumés du réseau de Zarkaoui, qui a revendiqué plusieurs attentats sanglants et le rapt de nombreux étrangers, dont certains ont été décapités. La multiplication des raids sur Fallouja intervient alors que le gouvernement irakien a annoncé sa volonté de récupérer les villes rebelles avant les élections de janvier 2005. Les troupes américaines et irakiennes avaient ainsi lancé une offensive d'envergure vendredi sur la ville de Samarra, au nord de Bagdad, dont il ont repris le contrôle.