Annonce Un attentat au Liban vise à nouveau une journaliste anti-syrienneLa journaliste libanaise May Chidiac, connue pour ses positions anti-syriennes, a été visée, dimanche 25 septembre, par un attentat à l'explosif au nord de Beyrouth, le deuxième à s'en prendre aux professionnels des médias en quatre mois. Partisane du parti chrétien anti-syrien des Forces libanaises (FL), May Chidiac, 40 ans, a été grièvement blessée par l'explosion d'une bombe placée dans sa voiture, a annoncé la chaîne privée libanaise LBC qui l'emploie. "L'état de May est grave, elle a été amputée de la main et de la jambe gauche. Elle a été transportée vers l'hôpital Notre-Dame du Liban, où elle a été admise d'urgence, avant d'être transférée vers l'hôpital Hôtel Dieu à Beyrouth", a ajouté la LBC.Dans une série de flash, le présentateur de la LBC a précisé que "la bombe était placée sous son siège et l'explosion a eu lieu alors que May Chidiac sortait d'un parking". "La voiture a été très endommagée par l'explosion qui a été suivie d'un incendie", a-t-il poursuivi. La LBC a montré l'intérieur de la voiture maculée de sang et le capot avant accroché à un olivier, à dix mètres du véhicule.Le journaliste du quotidien libéral An-Nahar, Sarkis Naoum, qui a été interviewé dimanche matin par May Chidiac, présentatrice du journal télévisé et d'un programme politique, a affirmé à la LBC avoir abordé avec elle la question de sa sécurité. "Je ne prends pas de précautions particulières. Les contrôles de sécurité ont été réduits autour du bâtiment de la LBC", à Adma, près de Jounieh, a dit M. Naoum citant Mme Chidiac.Lors de l'interview, Mme Chidiac a interrogé M. Naoum sur une éventuelle implication de la Syrie dans l'attentat qui a tué l'ex-premier ministre Rafic Hariri le 14 février. Elle l'avait également interrogé sur un éventuel changement de régime à Damas.POSITIONS ANTI-SYRIENNES"May représentait l'image des médias libres. Elle a été visée pour son engagement politique", a déclaré le député Boutros Harb dénonçant l'attentat. "Je me sens personnellement visé et May était une des plus importantes journalistes", a affirmé le ministre de l'information, Ghazi Aridi.Le président du syndicat des rédacteurs, Melhem Karam, a condamné l'attentat qui survient alors que la commission d'enquête internationale de l'ONU sur l'asssassinat de Hariri poursuit sa mission au Liban.Le président de la République, Emile Lahoud, et le premier ministre, Fouad Siniora, ont condamné l'attentat en sortant de l'hôpital ou est soignée Mme Chidiac.La chaîne LBC, fondée en 1985 par les FL de Samir Geagea, neuf ans avant leur dissolution, était passée sous la coupe des services de sécurité syriens et libanais jusqu'à la levée de la tutelle de Damas fin avril. Les journalistes et employés de la LBC, pour la plupart d'anciens membres des FL, ont été contraints de suivre la ligne rédactionnelle dictée par les services syro-libanais en dépit de leurs convictions anti-syriennes. May Chidiac, partisane des FL dont le chef a passé 11 ans en prison, ne cachait pas ses pensées anti-syriennes depuis le retrait des troupes de Damas.Elle est la deuxième journaliste à avoir été visée par un attentat à l'explosif. Le journaliste, penseur et militant de gauche anti-syrien Samir Kassir a été tué dans l'explosion le 2 juin à Beyrouth d'une bombe placée dans sa voiture.L'ancien secrétaire général du Parti communiste Georges Hawi avait péri dans l'explosion d'une bombe placée aussi dans sa voiture le 21 juin à Beyrouth.Damas, qui a retiré ses troupes sous la pression de la rue et de la communauté internationale, et les services de sécurité libanais qui étaient sous sa coupe sont pointés du doigt.Outre l'assassinat de Rafic Hariri, de Samir Kassir et de Georges Hawi, une dizaine d'attentats à l'explosif ont frappé les régions résidentielles et commerciales chrétiennes, dont le dernier le 16 septembre a fait un mort et 28 blessés.
