Attentat Un attentat à Bagdad fait 13 morts, ben Laden appelle au boycott des élections Le chef du principal parti chiite donné favori aux élections, Abdel Aziz al-Hakim, a échappé lundi à un attentat qui a fait 13 morts à Bagdad, alors qu'un message audio attribué à Oussama ben Laden appelait les Irakiens à boycotter les élections prévues le 30 janvier.Le principal parti sunnite a annoncé son retrait de la course électorale, estimant difficile de tenir des élections dans les conditions actuelles de sécurité.Les bureaux de M. Hakim, chef du Conseil suprême de la révolution islamique en Irak (CSRII), ont été visés par un kamikaze à bord d'une voiture piégée."Dieu merci, Abdel Aziz Hakim est sain et sauf", a déclaré son fils, Mohsen Hakim, attribuant l'attaque aux "ennemis de la nation irakienne qui refusent que les élections aient lieu à la date prévue"."Treize personnes ont été tuées et 66 autres ont été blessées", a indiqué à l'AFP un responsable du ministère de l'Intérieur.Abdel Aziz al-Hakim conduit la liste de la Coalition irakienne formée avec la bénédiction du plus prestigieux des chefs religieux chiites d'Irak, le grand ayatollah Ali Sistani.Dans la soirée, un autre chef de parti échappait à un attentat. Un obus de mortier est tombé à proximité de la maison de Mithal al-Alloussi, secrétaire général du Parti démocrate de la nation irakienne (PDNI), a indiqué cette formation dans un communiqué, ajoutant que le responsable n'avait pas été blessé.Dimanche, celui-ci avait annoncé qu'un responsable de son parti avait été abattu par des inconnus près de Bagdad.M. Alloussi, un ancien collaborateur du chef du Congrès national irakien (CNI) Ahmad Chalabi, a été écarté de cette formation après une visite en Israël.Quelques heures après l'attentat contre le CSRII, la principale formation sunnite, le Parti islamique irakien, a annoncé son retrait de la course électorale, pour protester contre le refus des autorités de reporter les élections de six mois pour attendre une amélioration de la la sécurité."Nous nous retrouvons dans l'obligation de nous retirer", a annoncé le chef du parti, Mohsen Abdel Hamid, dont le parti avait formé une liste de 275 candidats pour les élections.Dans un message sonore attribué à Oussama ben Laden qui reste à authentifier et diffusé par la chaîne satellitaire Al-Jazira, le chef terroriste a quant à lui appelé les Irakiens à boycotter le scrutin, affirmant que "quiconque participera à ces élections (...) sera un infidèle".Il a par ailleurs reconnu Abou Moussab al-Zarqaoui, ennemi numéro un des Etats-Unis en Irak, comme l'"émir" de son réseau terroriste dans le pays, et appellé ses partisans à lui obéir.En octobre dernier, un site internet islamiste avait publié un communiqué attribué à Zarqaoui, qui affirmait avoir prêté allégeance à Al-Qaïda et à son chef.Dans ce contexte de violences autour du scrutin, le secrétaire général de l'Onu, Kofi Annan, a appelé lundi les Irakiens à la "réconciliation nationale" pour que les élections puissent se tenir, condamnant "avec la plus grande fermeté" l'attaque contre Abdel Aziz al-Hakim."A ce moment critique de l'histoire de l'Irak, le secrétaire général appelle tous les Irakiens à s'unir dans un esprit de réconciliation nationale, de sorte que les élections puissent avoir lieu de manière pacifique et ordonnée", a indiqué son porte-parole, Fred Eckhard, dans un communiqué.Un membre de la Commission électorale irakienne a déclaré que les élections se tiendraient comme prévu le 30 janvier."Nous continuons notre travail, nous insistons sur la tenue des élections dans les temps", a déclaré à l'AFP Adil al-Lami, un membre de cet organisme indépendant chargé d'organiser les élections.Face aux risques importants de boycottage du scrutin par les sunnites, le secrétaire d'Etat américain Colin Powell a souhaité lundi que cette communauté continue d'être représentée dans le gouvernement irakien après les élections prévues le 30 janvier."Je pense que pour que le gouvernement (irakien) soit représentatif et efficace, l'Assemblée nationale constituante devrait certainement prendre en compte la diversité ethnique du pays et trouver un moyen pour que toutes les composantes jouent un rôle dans le gouvernement", a dit M. Powell au cours d'une conférence de presse à Washington.Pour sa part, le ministre irakien des Affaires étrangères, Hoshyar Zebari, en visite en Chine, a déclaré lundi que "les élections dans des régions dangereuses comme Mossoul et autour de Bagdad pourraient être retardées pour que nous puissions concentrer nos moyens en matière de sécurité".
