Crise Un an après le coup de force du roi Gyanendra, le Népal plonge dans la criseIl y a un an exactement, le 1er février 2005, l'armée descendait dans la rue au Népal sur ordre du roi Gyanendra, qui déclarait l'état d'urgence et s'octroyait les pleins pouvoirs dans le pays, au détriment du Parlement et de l'opposition. Un coup de force – qualifié de "coup d'Etat" par ses détracteurs – destiné, selon les autorités, à mater la rébellion maoïste et mettre fin à la corruption qui gangrène la classe politique de Katmandou.Douze mois plus tard, et une semaine avant la tenue d'élections municipales controversées, la guérilla maoïste a repris de plus belle, notamment depuis la fin de la trêve décrétée le 2 janvier par les rebelles, et l'opposition multiplie les manifestations pour protester contre l'état d'urgence.Dix-sept policiers et trois militaires népalais ont été tués dans la nuit de mardi à mercredi au cours d'affrontements dans le district de Palpa (400 kilomètres à l'ouest de Katmandou). Par ailleurs, sur les 230 policiers en service à Palpa la nuit des combats, 143 sont portés manquants. "Ils ont peut-être été enlevés ou ils sont peut-être cachés et prendront peut-être contact avec les autorités plus tard", a expliqué une source militaire ayant requis l'anonymat. Un millier de rebelles ont attaqué au moins cinq cibles du district mais ont été repoussés par l'armée, a ajouté ce responsable, qui estime que les forces gouvernementales "peuvent sur le long terme infliger de lourdes pertes aux maoïstes"."JOURNÉE NOIRE"Ces nouvelles violences sont intervenues le jour même de l'appel de l'opposition à de vastes rassemblements dans tout le pays pour exiger le rétablissement de la démocratie. Le souverain a confirmé mercredi le maintien du scrutin municipal du 8 février, boycotté par l'opposition, qui l'a qualifié de "farce", et que les rebelles maoïstes ont promis de saboter.Les sept principaux partis d'opposition ont appelé à une nouvelle journée d'action, mercredi, dans la capitale ainsi que dans les soixante-quinze districts du pays."Des milliers de personnes vont participer aux rassemblements pour marquer d'une journée noire la confiscation des pouvoirs par le roi", a déclaré Shovakar Parjuli, secrétaire du Parti du Congrès népalais. Le principal rassemblement doit converger à Durbar Square, dans le centre de Katmandou.Dans un discours prononcé à la télévision, le roi Gyanendra a également confirmé la tenue d'élections parlementaires dans quinze mois. L'opposition craint que les élections municipales et parlementaires à venir ne soient qu'un moyen de plus pour légitimer son emprise sur le pays. Pour les observateurs, il est peu probable que le roi réinstaure le système politique en vigueur avant février 2005.
