Attaque Un adjoint du ministre irakien de l'Intérieur a été visé par un attentat suicide, à Bagdad. Bilan : cinq morts et des blessés. Au sud de la capitale, un soldat américain a été tué et trois blessés samedi dans une attaque identique. Un attentat suicide a visé samedi la maison d'un adjoint du ministre irakien de l'Intérieur, à Baladiyat, dans le sud-est de Bagdad. "Vers 8h05 (6h05 en France), des tirs d'armes légères ont été suivis par l'explosion d'une voiture piégée", a déclaré le capitaine américain Brian O'Malley. "Quatre membres des forces de protection des sites (FPS) ont été tués dans l'explosion, ainsi qu'une femme", a-t-il ajouté. Le haut fonctionnaire visé était le général Abdel Jabbar Youssef, conseiller du ministre pour les affaires Techniques. Il a été blessé, ainsi que des membres de sa famille et des enfants, mais il  se trouve dans un "état stable", selon le militaire américain. Une tâche de sang était encore visible devant la maison, très endommagée par l'explosion, a constaté un journaliste de l'AFP. Le mur de sécurité était détruit et une voiture, projetée par le souffle, a atterri dans le jardin de la maison. Des débris de verre et des carcasses de voitures jonchaient la rue, située à proximité d'une base militaire américaine. L'armée américaine a par ailleurs annoncé samedi qu'un soldat américain avait été tué et trois autres blessés dans une attaque à la voiture piégée contre leur véhicule près de Mahmoudiyah, à 30 km au sud de Bagdad. La date de l'attaque n'a pas été précisée. Deux des blessés ont été transportés dans un hôpital militaire, le troisième a repris son service. Bilan auquel il faut ajouter la mort d'un Marine du 1er corps expéditionnaire, vendredi, près du Camp Falloujah alors qu'il participait à une opération de sécurité. "Il n'est pas décédé à la suite d'une action hostile", a indiqué l'armée américaine. Ces décès portent à 795 le nombre de soldats américains tués au combat ou accidentellement en Irak depuis le déclenchement de la guerre en mars 2003. Discussions et enquêtes L'attentat de Bagdad est le deuxième mené contre les autorités irakiennes en moins d'une semaine. Lundi, le président du Conseil de gouvernement transitoire, Ezzedine Salim, avait été tué dans un attentat suicide à l'entrée du quartier général de la coalition dirigée par les Etats-Unis dans la capitale irakienne. Des attaques qui interviennent alors que les discussions pour la formation du prochain gouvernement irakien, auquel la coalition doit transférer le pouvoir le 30 juin, s'intensifient à Bagdad. Le secrétaire d'Etat américain Colin Powell a ainsi déclaré vendredi que l'émissaire de l'Onu en Irak Lakhdar Brahimi pourrait faire connaître sa liste de personnalités pour le futur gouvernement intérimaire dans une à deux semaines. Alors que la violence ne connait pas de répit en Irak, le scandale sur les sévices infligés à des détenus irakiens s'est également amplifié, après la publication de nouveaux documents par les médias américains. Le Comité de l'Onu contre la torture a demandé des explications aux Etats-Unis et à la Grande-Bretagne. "A ma connaissance, il n'y a jamais rien eu d'approuvé en Irak qui ne soit pas conforme aux Conventions de Genève", a toutefois déclaré le chef d'état-major interarmées américain, le général Richard Myers. L'armée américaine a déjà annoncé l'ouverture de plusieurs enquêtes sur cette affaire, qui a suscité l'indigniation mondiale. Le département de la Justice a en outre annoncé l'ouverture d'une enquête pénale contre un civil américain sous contrat avec les militaires en Irak, dans le cadre du scandale de la prison d'Abou Ghraib.