Démission Umberto Bossi quitte le gouvernement Berlusconi Même si l'éclatement immédiat de la coalition semble écarté, les tensions restent vives entre ses différents partenaires. La Ligue du Nord menace de retirer son soutien au gouvernement si sa réforme fédéraliste n'est pas approuvée en septembre. Umberto Bossi, chef de la Ligue du Nord, a décidé, lundi 19 juillet, de quitter le gouvernement de Silvio Berlusconi. Son départ témoigne d'un malaise persistant au sein de la coalition au pouvoir en Italie, mais il ne devrait pas entraîner de crise dans l'immédiat. "Le secrétaire de la Ligue du Nord, Umberto Bossi, a décidé de ne pas faire tomber le gouvernement", a en effet précisé le communiqué officiel annonçant sa démission, publié à l'issue de la réunion du Conseil fédéral, l'instance dirigeante du parti. Mais il menace de le faire si sa réforme fédéraliste n'est pas approuvée en septembre. "Umberto Bossi et la Ligue du Nord ne peuvent pas lier leurs noms à l'échec des réformes", a averti le communiqué.Umberto Bossi avait prévenu, samedi, Silvio Berlusconi de sa décision de quitter le gouvernement, a révélé Il Velino, une lettre d'information proche du gouvernement. Elle serait liée à sa santé et aurait été prise à la demande de son épouse, Manuela, selon son directeur de cabinet, Francesco Speroni."MALAISE AU SEIN DE LA MAJORITÉ" Umberto Bossi, 62 ans, avait été victime d'un très grave accident cardiaque, début mars, et il est toujours hospitalisé avec de sérieuses séquelles après avoir été plongé dans le coma. Le chef de la Ligue avait déjà eu deux très sérieuses alertes cardiaques, en 1991 et en 1996, et n'avait pas la réputation de se ménager.Le fait d'annoncer sa démission pendant une réunion des instances de son parti "signale la persistance d'un malaise au sein de la majorité et du gouvernement et une crise politique dans les rapports entre les partis de la coalition qui n'a pas été encore résolue", souligne cependant Il Velino.Les dissensions se sont multipliées entre les quatre partis de la coalition gouvernementale depuis les premiers revers électoraux, en mai 2003. La Ligue du Nord a fait du chantage à la rupture un moyen d'obtenir satisfaction sur ses revendications et Silvio Berlusconi lui a toujours donné raison. Mais cette méthode a irrité les deux autres partis de la coalition, l'Alliance nationale du vice-premier ministre Gianfranco Fini et les centristes de l'UDC.La maladie de M. Bossi a privé Silvio Berlusconi d'un allié difficile, mais qui lui permettait de contrer les ambitions de ses deux autres partenaires. Ils ont ainsi obtenu, le 3 juillet, le limogeage du tout-puissant ministre de l'économie et des finances, Giulio Tremonti, fidèle du chef du gouvernement et ami du patron de la Ligue, son protecteur. La décision de M. Berlusconi d'assurer son intérim avait provoqué une crise au sein de la coalition et le chef du gouvernement a dû céder pour éviter la rupture avec l'UDC et des élections anticipées.LA LOI SUR LE FÉDÉRALISMEMais la décision des centristes d'amender le texte de loi sur le fédéralisme, adopté par le Sénat lors de son examen par la Chambre des députés en septembre, pourrait tout remettre en question. "Si des élections anticipées avaient lieu demain, la gauche l'emporterait", avait averti, début juillet, Silvio Berlusconi.De récents sondages confidentiels, cités lundi par le Corriere della Sera, donnent Forza Italia, le parti de M. Berlusconi, à 19,9 % d'intentions de vote. Mais ils ne profitent pas pour autant à l'opposition, toujours en quête d'un chef. Romano Prodi, président sortant de la Commission européenne et ancien leader de l'Olivier, la coalition du centre-gauche, ne parvient toujours pas à s'imposer à sa famille politique et est devancé par le maire de Rome, Walter Veltroni, souligne ces enquêtes d'opinion.Cette situation préoccupe la Confindustria, le patronat italien. "Le pays a besoin d'un gouvernement et de stabilité", a averti, lundi, son président, Luca Cordero di Montezemolo, également patron du groupe Fiat et de Ferrari.
