Annonce UKRAINE Le Conseil de sécurité nationale s'est réuni alors que l'opposition accentuait sa mobilisation et que le premier ministre, Viktor Ianoukovitch, mettait en garde Ukraine : la Cour suprême doit trancher La Cour suprême ukrainienne à commencé à examiner, aujourd'hui, la plainte de l'opposition contestant la victoire du Premier ministre pro-russe Viktor Ianoukovitch à la présidentielle. Une semaine après le deuxième tour hautement contesté de l'élection présidentielle, la situation s'est encore tendue hier alors que les négociations pour sortir de la crise semblaient bloquées. Face aux partisans de l'opposant Viktor Iouchtchenko qui continuaient de défiler dans les rues, plusieurs responsables politiques ont évoqué le risque de partition du paysNégociations «très difficiles». Le président sortant, Leonid Koutchma, lors d'une réunion extraordinaire du Conseil de sécurité nationale, a estimé hier «très difficiles» les négociations, en insistant sur le «nécessaire compromis». L'opposition menaçait de rompre le dialogue, si les discussions ne progressaient pas, et de faire appel «aux médiateurs internationaux». Une première rencontre, samedi entre quatre représentants de l'opposition et quatre progouvernementaux, n'a permis aucune avancée. Et hier soir, les leaders de l'opposition ont donné «24 heures» au président sortant Léonid Koutchma pour limoger le premier ministre Viktor Ianoukovitch. La délégation gouvernementale a exigé «que les manifestants quittent la place» de l'Indépendance à Kiev. Pour l'une et l'autre des parties, ces points sont «non négociables» et aucun nouveau cycle de négociations n'avait hier soir été fixé. Risques de partition du pays. Le président polonais, Aleksander Kwasniewski, a estimé hier, à son retour de Kiev, «réaliste» le risque d'une scission du pays «en particulier si elle est soutenue par des forces extérieures». Le premier ministre, Viktor Ianoukovitch, a, de son côté, mis en garde contre «l'effondrement de l'Etat». Des responsables des régions russophones, à l'est de l'Ukraine, ont annoncé hier «se réserver le droit» de tenir un référendum sur une autonomie régionale alors que l'assemblée régionale de Donetsk, place-forte du candidat du pouvoir dans l'est de l'Ukraine, a décidé d'organiser le 15 décembre un référendum pour l'obtention d'une plus large autonomie. Les députés locaux souhaitent que la région de Donetsk devienne une république au sein d'une fédération. Le Parlement conteste les élections. Les députés ukrainiens ont, samedi, jugé «invalide» le second tour du scrutin du 21 novembre, constatant qu'il avait été entaché de fraudes. Pourtant favorables au gouvernement dans leur majorité, ils ont demandé la dissolution de la commission électorale qui avait proclamé vainqueur le premier ministre, Viktor Ianoukovitch. Le pouvoir a rappelé que ce vote n'avait pas force de loi. La mobilisation ne faiblit pas, le pouvoir s'organise. Continuant de faire monter la pression, des dizaines de milliers de manifestants bloquaient toujours hier l'accès aux principaux bâtiments de l'administration de Kiev. Dans les villes de l'Ouest, des milliers de personnes sont descendues dans les rues. «Nous resterons là jusqu'à la victoire définitive», a lancé Iouchtchenko. La pasionaria de l'opposition, Ioulia Timochenko, a appelé les manifestants à se rassembler en masse aujourd'hui devant la Cour suprême. De son côté, le clan pro-Ianoukovitch accentuait sa mobilisation dans l'est du pays. A Donetsk, ville minière, des milliers de personnes ont manifesté. Escalade verbale de Moscou contre l'Occident. La Russie a accusé samedi des «forces en Occident» de manipuler l'opposition en Ukraine. Un conseiller du président Poutine y voit «la même signature» que dans le mouvement mené par Solidarité en Pologne dans les années 80, le renversement de Slobodan Milosevic en Serbie en 2000 ou la «révolution de la rose» en 2003 en Géorgie. Présent hier en Ukraine, le maire de Moscou, Iouri Loujkov, une des figures de proue du parti pro-Kremlin Russie unie, a clairement appuyé le candidat prorusse, Ianoukovitch.
