Annonce Tube de l'été :Avec «Coup de boule», Warner s'offre le tube de l'été Une semaine après sa sortie, le titre est le hit le plus téléchargé sur Internet et la deuxième meilleure vente de singles en France. « ZIDANE, il l'a frappé, la Coupe, on l'a ratée... », entonne le chanteur sur un air de musique africaine. Son nom ? Peu importe. Depuis une semaine, Coup de boule est la chanson que tout le monde entend sur la plage, à la radio et au camping. Dans les hypers, c'est la ruée : 48 heures après leur mise en rayon, 17 000 singles ont été vendus. En passe de devenir le tube de l'été, la chanson fait aussi un carton sur le Net. Sur le site coupdeboule.net, les internautes ont téléchargé 12 000 chansons et 48 000 sonneries. À 1,55 euro la sonnerie « Zidane, il t'a appelé », c'est un chiffre d'affaires déjà engrangé de 75 000 euros. Si le rythme des ventes se maintient, Coup de boule rejoindra la longue liste des hits estivaux dont le record est détenu par la célébrissime Lambada (1,5 million de singles). « Nous sommes en train de faire un miracle. Ce sont des chiffres historiques », estime Thierry Chassagne, président de Warner Music France (Madonna, Johnny Hallyday...) et heureux distributeur de Coup de boule. S'il est aussi content, c'est que l'histoire de ce tube ne correspond en rien aux techniques habituelles de lancement des hits de l'été. « D'ordinaire, les chansons sur lesquelles vous dansez pendant les vacances sont des machines marketing très formatées, explique ce patron. On commence par une importante exposition radio de six semaines pour que le public ait la musique en tête. Ensuite, on met le disque en place dans les magasins et on accélère les ventes avec de la pub télé et radio. » C'est par exemple grâce à ces techniques marketing très rodées et aux liens entre TF1 et Universal que l'animateur vedette de TF1, Sébastien Cauet, est n° 1 des ventes. « Nous avons vendu 60 000 singles de Zidane, il va marquer», se félicite-t-on chez Universal, ravi que Cauet passe le titre chaque matin dans son émission sur Fun Radio. Au début, une simple blagueIl s'en est donc fallu de peu pour que Cauet tienne le tube de l'été. Mais c'était sans compter sur la réactivité de Warner, de Skyrock et surtout de Sébastien et Emmanuel Lipszyc, deux frères entrepreneurs dans l'industrie de la musique. En temps normal, ces trentenaires cogérants de la société La Plage Records fabriquent dans leur studio parisien de la musique pour habiller les émissions de télévision (la Formule 1 de TF1, c'est eux) et le cinéma (la musique qui accompagne la Marguerite de Gaumont, c'est eux aussi). Et ça marche : en 2005, leur PME affiche un chiffre d'affaires de 200 000 euros pour un profit de 40 000 euros. «Coup de boule était une blague. Au lendemain de la finale, on s'est retrouvés au studio et on a écrit cette chanson pour faire rire nos copains, raconte Sébastien Lipszyc. On l'a envoyé par mail à 17 heures et le soir même, elle passait sur Skyrock. Le lendemain, les majors nous téléphonaient. » Warner fait la meilleure offre. « Nous avons reçu une avance, 45 000 euros pour le clip, des pourcentages sur les ventes et restons éditeur-producteur du titre », énumèrent les frères. En échange, Warner met en ligne le titre dès la signature du contrat, fabrique le single en 48 heures au lieu de cinq jours et ses commerciaux le mettent en place en un après-midi au lieu d'un mois. Depuis, le titre est en passe d'être vendu dans vingt pays, dont le Japon. « Tout cela en quinze jours, c'est du jamais-vu dans notre industrie », s'enthousiasme Thierry Chassagne. Le coup de tête de Zidane s'est transformé en coup de génie pour deux entrepreneurs malins.