Assassinat Trois rédacteurs de la Constitution irakienne assassinés à BagdadTrois membres sunnites de la commission parlementaire, chargés de rédiger la nouvelle Constitution irakienne, Mijbil Al-Cheikh Issa, Dhamin Hussein et Aziz Ibrahim, qui circulaient à bord d'une voiture conduite par un chauffeur en plein coeur de Bagdad, ont été assassinés. Un commerçant témoin de la scène a raconté : "Ils ont tiré près de 200 balles. Cela a duré (...) peut-être cinq minutes". Leur chauffeur, blessé, est néanmoins parvenu à conduire la voiture jusqu'à un hôpital. Deux des rédacteurs ont été tués sur le coup, le troisième est décédé à l'hôpital.Cette commission, composée de 71 membres dont 17 sunnites, doit achever ses travaux pour le 15 août. Le président irakien Jalal Talabani avait annoncé quelques instants auparavant que la nouvelle Constitution pourrait être terminée d'ici à la fin de juillet. Les préparatifs pour sa ratification vers la mi-octobre ont déjà commencé, selon Adel Hussein Al-Hindaoui, ancien président de la Commission indépendante électorale.Sur le terrain, outre les trois rédacteurs de la Constitution, 34 personnes, une majorité de civils, ont trouvé la mort lors de plusieurs attaques à travers le pays au cours de la journée de mardi. Mercredi matin, au moins 8 personnes ont été tuées et 24 autres blessées lorsqu'un kamikaze s'est fait exploser devant le centre de recrutement de l'armée irakienne de Mouthana, à Bagdad. Ce centre a déjà été la cible de plusieurs attaques, notamment le 10 juillet. Vingt et une recrues avaient trouvé la mort. Au moins treize personnes, dont quatre soldats, avaient aussi été tuées le 5 mai.Alors que les insurgés multiplient les attentats-suicides en Irak, le président Jalal Talabani a affirmé qu'il n'engagerait aucun dialogue avec "les hors-la-loi qui portent des armes" dans le pays. Près de 25 000 civils ont péri de mort violente depuis le début de l'invasion de l'Irak, en mars 2003, soit "en moyenne 34 Irakiens ordinaires tués chaque jour" , a indiqué à Londres le professeur John Sloboda, directeur du Oxford Research Group et cofondateur d'Iraq Body Count, les deux organismes universitaires qui ont conduit l'enquête. Après l'invasion, le nombre de morts rapporté a été de 6 215 pendant la première année d'occupation et de 11 351 la deuxième année, alors que la rébellion devenait plus active et que l'armée américaine lançait des offensives contre Fallouja (1 874 morts civils). Les femmes et les enfants représentent le cinquième des tués. Près d'un mort sur dix a moins de 18 ans.COORDINATIOND'autre part, trois militaires britanniques vont être jugés pour traitements inhumains de détenus en Irak, considérés comme des crimes de guerre, a annoncé, mardi, l'attorney general Lord Goldsmith dans une déclaration au Parlement. Ils seront jugés en cour martiale en Grande-Bretagne, de même que huit autres militaires britanniques, poursuivis pour des délits en Irak.A la conférence internationale des donateurs, sur les bords de la mer Morte, en Jordanie, qui s'est achevée mardi, il a été décidé la mise en place d'un mécanisme de coordination qui sera géré par le gouvernement irakien. Cet organisme sera régi parallèlement au Fonds international de reconstruction pour l'Irak, un fonds incluant les dons d'un milliard de dollars de 25 pays administré par la Banque mondiale et les Nations unies. Selon un communiqué publié à la fin de la réunion, de nouveaux engagements ont été pris, notamment de 150 millions d'euros de la Commission européenne, 20 millions de dollars d'Australie, 2,5 millions de dollars de la Grèce, 10 millions de dollars d'Italie et 20 millions de dollars de l'Espagne. (AFP, Reuters.)
