Nouveau/elle Transport. La carte grise des véhicules polluants frappée d'une taxe.Les conducteurs pollueurs paieront plusLa hausse de la carte grise pour les voitures rejetant le plus de CO2 figure au premier rang des mesures anti-gaspi du gouvernement, précisées hier par Nelly Olin, ministre de l'Ecologie. Cette taxe additionnelle frappera dès le 1er janvier les véhicules émettant plus de 200 g de CO2 au kilomètre. Le gouvernement, qui avait initialement envisagé un seuil plus bas (140 g), a souhaité, bon prince, «épargner les ménages les plus modestes».Ce seuil de 200 g au kilomètre concerne 8 % des ventes, c'est-à-dire 180 000 cartes grises sur 2 millions d'immatriculations de voitures neuves par an. Soit essentiellement, selon l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe), les monospaces (201 g de CO2 par kilomètre en moyenne), les grosses berlines, les voitures de luxe et, surtout, les très polluants 4 x 4 (232 g), qui représentent 9 % du marché en France, contre 1 % il y a dix ans. Pour s'y retrouver, les acheteurs disposeront, à partir de 2006, d'une étiquette allant de A à G en fonction des émissions de CO2.Selon le barème gouvernemental, chaque gramme de CO2 émis coûtera au propriétaire du véhicule 2 euros supplémentaires entre 200 et 250 g de CO2 au kilomètre, et 4 euros au-delà de 250 g/km. Ainsi, le conducteur d'une Espace IV 2.2dCi (206 g de CO2) se verra gratifier d'une taxe supplémentaire de 12 euros sur sa carte grise, et le propriétaire d'un 4 x 4 Porsche Cayenne (320 g) de 380 euros de plus. Pas franchement dissuasif pour un véhicule coûtant au minimum 51 000 euros... La mesure devrait drainer quelque 18 millions d'euros, lesquels seront affectés à l'Ademe.Côté incitations, les acheteurs de véhicules au GNV (gaz naturel) et au GPL (gaz pétrole liquéfié), ainsi que les voitures «hybrides» (essence/électrique), bénéficieront d'un crédit d'impôt de 2 000 euros, au lieu de 1 525 euros actuellement. Pas certain que la mesure suffise à faire décoller les ventes de voitures «propres» qui, en France, plafonnent toujours. La Toyota Prius, modèle le moins polluant dans la catégorie essence avec des rejets de 104 g de CO2 par kilomètre, ne s'est vendue qu'à 660 exemplaires en 2004.
