Incendie Tragique incendie à ParisL'incendie s'est déclaré en pleine nuit dans un immeuble du 13e ardt de Paris, occupé par des familles africaines. Parmi les 17 victimes figurent 14 enfants. D'après les premiers témoignages, il s'agissait d'un immeuble vétuste et surpeuplé. Les flammes ont surpris les habitants d'un immeuble du XIIIe arrondissement de Paris, à l'angle du boulevard Vincent-Auriol et de la rue Edmond-Flamand, au beau milieu de la nuit. Particulièrement violent, le feu, parti dans la cage d'escalier au niveau du rez-de-chaussée, a ravagé trois étages et privé de toutes issues de secours plusieurs familles. Un vasistas ouvert sous le toit en haut des marches a probablement fait appel d'air. "On voyait beaucoup d'enfants qui appelaient aux fenêtres", témoigne un voisin. L'alerte a été donnée à minuit et quart et le plan rouge déclenché à 1h06 par l'état-major de la brigade des sapeurs-pompiers (BSPP). 210 pompiers de 23 casernes ont été mobilisés avec une cinquantaine d'engins.Le feu a été éteint à 2h54 mais le bilan est très lourd : 17 morts, dont 14 enfants, et 30 blessés, dont deux graves. Une femme enceinte figure parmi les victimes adultes de ce drame, selon des sources policières et l'Institut médico-légal (IML) de Paris où les corps ont été transportés. Une femme africaine a perdu quatre de ses six enfants. Un bébé figure parmi les morts. L'identification des corps, certains calcinés, sera "longue et difficile", selon les mêmes sources. L'origine exacte de ce sinistre n'a pas encore pu être déterminée. La brigade criminelle a été saisie de l'enquête.Mise en place d'un numéro vert 08.11.00.06.75Pour les appels de l'étranger, sept lignes téléphoniques ont également été mises en place au 01.53.71.33.80 déclinable jusqu'au 01.53.71.33.86.Surpeuplé et vétuste ?Cent trente personnes, dont une centaine d'enfants, originaires du Mali, du Sénégal, de la Côte d'Ivoire ou de Gambie, logeaient dans cet immeuble de sept étages des années 20, situé à l'angle du boulevard Vincent-Auriol et de la rue Edmond-Flamand (XIIIe). Ces familles avaient été envoyées dans cet immeuble, dont le dernier étage était muré, par des organisations caritatives. Selon des témoignages recueillis sur place, l'immeuble était particulièrement vétuste. "Il y avait des rats et des souris", a assuré un habitant tandis qu'une voisine a assuré que "les escaliers de bois de l'immeuble bougeaient".Au cours d'un point de presse, un officier des sapeurs-pompiers a par ailleurs souligné que l'immeuble connaissait "une très forte densité d'habitation avec une majorité de population malienne. La cage d'escalier a été tout de suite détruite par le feu, c'est pourquoi les gens se sont mis aux fenêtres". Selon lui, la plupart des victimes sont mortes d'asphyxie."Le choix pour ces familles, c'était ça où la rue"Jacques Oudot, président de France Euro Habitat (FREHA), société privée qui gérait l'immeuble, explique que des travaux étaient prévus mais "personne n'a voulu reloger" les habitants. "Tout était prêt pour les travaux mais les pouvoirs publics nous ont répondu qu'il y avait une pénurie de logements", a-t-il expliqué. "Le choix pour ces familles c'était ça où la rue", a-t-il ajouté. Pour lui, "ces familles étaient locataires de plein droit, elles avaient le droit d'avoir un logement décent".Martin Hirsch, président d'Emmaüs, a défendu pour sa part le relogement dans cet immeuble de familles qui vivaient dans des squats. "C'est un immeuble d'habitation tout à fait classique qui a été utilisé", a-t-il assuré sur RTL, affirmant que les appartements n'étaient "pas surpeuplés". Avis divergent du député-maire PS du XIIIe Serge Blisko, qui a estimé que l'immeuble "propriété de l'Etat et géré par Emmaüs était ancien mais pas insalubre", évoquant plutôt "une sur occupation".
