Annonce Tony Blair dévoile son calendrier de retrait d'Irak le premier ministre britannique, Tony Blair, devait annoncer, mercredi 21 février, la première phase d'un calendrier de retrait des quelque 7 200 soldats britanniques présents en Irak, qui s'échelonnerait jusqu'à la fin de 2008. Un premier contingent de 1 500 hommes commencerait à quitter l'Irak dans les prochaines semaines. Un second contingent équivalent rentrerait en Grande-Bretagne d'ici à Noël. LES TROUPES DÉPLOYÉES EN IRAKETATS-UNIS :132 000 soldats. En janvier, le président américain, George Bush, a annoncé son intention de déployer 21 500 hommes supplémentaires.GRANDE-BRETAGNE :7 200 soldats, principalement dans le sud de l'Irak.CORÉE DU SUD :2 300 soldats que Séoul a décidé de rapatrier d'ici à la fin 2007.POLOGNE :880 soldats dont le retrait doit s'effectuer "pas plus tard que vers la fin 2007", selon le président polonais, Lech Kaczynski.AUSTRALIE :1 400 soldats.AUTRES PAYS DE LA COALITION :environ 3 000 soldats et personnels militaires.[-] fermerCet échéancier, révélé mercredi par le Times et le Sun, deux journaux appartenant au groupe de presse Murdoch, n'a été ni confirmé ni démenti par le porte-parole de Tony Blair. Celui-ci a indiqué que, comme le veut l'usage parlementaire, la primeur de ce calendrier serait réservée, mercredi, à la Chambre des communes lors de la traditionnelle séance hebdomadaire de questions-réponses avec les députés. Mais, comme c'est souvent le cas, des fuites orchestrées provenant de Downing Street permettent de donner l'écho maximum à la décision de M. Blair.Celle-ci ne constitue pas une surprise. Depuis trois mois, les chefs de l'armée pressent M. Blair de hâter une réduction des effectifs engagés en Irak, notamment pour permettre aux quelque 5 000 soldats présents en Afghanistan, où ils mènent depuis l'été 2006 une guerre très dure face aux talibans, de mieux accomplir leur mission. Au total, l'armée britannique déploie actuellement 24 000 hommes à titre opérationnel dans 15 pays. En outre, l'armée se sent beaucoup moins soutenue par l'opinion sur l'Irak que sur l'Afghanistan, où son combat est jugé plus légitime.Tout en disant souhaiter un désengagement d'Irak, M. Blair s'était gardé, jusqu'ici, d'ébaucher un calendrier. Cela lui semble aujourd'hui possible, voire nécessaire, pour plusieurs raisons.Militairement, les forces britanniques, déployées dans la région de Bassora, dans le sud du pays, ont déjà, au cours des derniers mois, passé la main aux forces irakiennes dans trois provinces où elles avaient la responsabilité du maintien de l'ordre. Dimanche 18 février, M. Blair a souligné qu'une importante opération, baptisée "Sinbad", visant à transférer des opérations de sécurité aux forces irakiennes, venait de s'achever avec succès. Mardi, un communiqué a confirmé que le 10e corps d'armée irakien, basé à Bassora, avait pris la relève et dépendrait désormais directement de l'état-major irakien à Bagdad.MOMENT PROPICEPolitiquement, le moment est propice à une amorce de retrait. Le Parti travailliste redoute de subir une sévère défaite lors des élections locales et régionales début mai, notamment en Ecosse. Le dauphin probable de Tony Blair, Gordon Brown, enregistre, selon un sondage publié mardi, le plus mauvais score d'un leader travailliste depuis un quart de siècle. M. Blair peut espérer qu'une première phase de retrait d'Irak lui permettra de quitter le pouvoir, fin juin ou début juillet, dans de meilleures conditions.Tous les soldats britanniques ne seront sans doute pas rentrés à la maison à la fin de 2008. Outre la nécessité de garder en Irak un minimum de forces opérationnelles, Londres se réserve la possibilité de moduler le rythme du retrait selon l'évolution de la situation militaire.M. Blair a informé, mardi, le président Bush de sa décision. Selon le commentaire très diplomatique d'un porte-parole de la Maison Blanche, Gordon Johndroe, M. Bush considère le début de retrait britannique comme "un signe de succès et de ce qui est possible pour nous une fois que nous aurons aidé les Irakiens à régler le problème de la violence confessionnelle à Bagdad." "Nous voulons voir nos troupes rentrer le plus tôt possible", a-t-il ajouté.Depuis l'invasion de l'Irak, en mars 2003, l'armée britannique a perdu 132 soldats. Les obsèques du dernier d'entre eux tombé au combat ont lieu mercredi.
